FMC-HGE UEGW 2012 : Brèves « Troubles fonctionnels œsogastriques »

 

Manifestations extra digestives du RGO

La prise en charge de ces symptomes reste délicate. Il faut toujours tenir compte dans la démarche diagnostique de la présence ou non de manifestations digestives associées. La gastroscopie doit être réalisée de façon systématique. En fonction de son résultat, une pHmétrie (+/-impédancemétrie) des 24 heures  sera réalisée d’abord sans IPP puis en fonction des cas sous IPP.
Le traitement empirique par IPP ne doit plus être fait, son efficacité (30 %) étant égale à celle du placebo. La classique pharyngite postérieure n’a aucune corrélation avec le RGO.
Les patients avec manifestations extra digestives du RGO pouvant bénéficier d'une chirurgie anti reflux sont ceux résistants à un traitement par IPP optimal (à double ou triple dose) avec une pH/impédancemétrie s 24 heures sous traitement positif (Zerbib IP050)

Troubles de la déglution d’origine centrale

Les patients âgés et neurologiques ont fréquemment des troubles de la déglutition responsables d’une dénutrition. Un travail mené sur 119 patients hospitalisés pour AVC, maladie neurovégétative et âge avancé a montré qu’un screening basé sur un interrogatoire dédié et la réponse clinique à l’ingestion de liquides de viscosité variable permettait un diagnostic aussi performant que l’étude de la déglutition par radio cinéma. Ce screening permettant ainsi d’améliorer leur prise en en charge nutritionnelle (Rofes OP076)

Neurostimulation du SIO

Une équipe brésilienne a étudié l’efficacité de la neurostimulation du  sphincter inferieur de l’œsophage chez 19 patients souffrant d’un RGO avec réponse partielle aux IPP. Avec 12 mois de recul, elle note un contrôle de l’exposition acide dans le tiers inferieur de l’œsophage mais également dans le tiers supérieur. Cela se fait sans effet indésirable notable et notamment sans dysphagie, éructations bloquées ni diarrhée. Elle serait une alternative thérapeutique à la chirurgie anti reflux dans cette indication. (Rodriguez OP080)

RGO et perception du gout

Les patients avec RGO rapportent parfois une altération de la perception du goût attribuée à une altération des papilles par le reflux. Une équipe transalpine a comparé 32 patients reflueurs et 20 sujets « sains ». Les patients ayant un RGO avaient plus souvent une disgueusie, une difficulté à différencier les saveurs, une faible perception du salé et au contraire plus importante pour l’acidité (Verlezza OP 120)

Mecanisme de la chirurgie anti reflux

La fundoplicature permet rapidement de diminuer le nombre de relaxations transitoires du SIO (RTSIO) et réduire la distensibilité de la jonction œsogastrique, contrôlant ainsi le RGO. Un travail a comparé par manométrie haute résolution et pH-impédancemétrie 18 patients opérés 7 ans auparavant et 10 patients traités médicalement pour un RGO. Les patients opérés avaient moins de reflux acide, moins de RTSIO et une moindre distensibilité de la jonction œsogastrique (Kessing – OP 122)

 
Thierry Higuero (Beausoleil / Monaco)