Échec aux AAD dans la vraie vie : combien et quel est le taux de réussite d’un nouveau traitement ?

EASL 2016

Sujet

Les anti-viraux d’action directe (AAD) permettent l’obtention d’une RVS chez plus de 90% des patients infectés par le VHC. Cependant, si l’échec du traitement est évalué à environ 7% des patients dans les études d’approbation des AAD, ce chiffre est probablement supérieur dans la vraie vie en partie lié à l’émergence de variants résistants du VHC.

Méthode

310 patients (≈80% de patients G1 et 13% G3, parmi lesquels ≈53% cirrhotiques), ont été inclus à partir d’une base de données européenne constituée de patients VHC résistants aux AAD. L’échec du traitement était survenu entre S8 et S24. La présence de variants résistants (RAV) fut prouvée par séquençage direct des gènes NS3, NS5A et NS5B, avec 90% de RAV chez les G1 vs 39% chez chez les G3. On notait ≈56% d’échec à une 1ère ligne par PEG/RBV+/-IP.

Résultat

49 patients G1 avaient reçu SOF/SMV±RBV, 29 SOF/DCV±RBV, 90 SOF/LDV±RBV, et 27 la 3D±RBV. Les patients G3 avaient été traités par SOF/DCV±RBV (n=20), SOF/LDV±RBV (n=15) ou SOF/RBV (n=33). 28% des patients G1 et G3 ont été de nouveau traités (dont 74% cirrhotiques). G1: les échecs de SOF/SMV furent traités par 3D ou SOF/LDV. G3: traitement de sauvetage par 24 semaines de SOF/DCV+RBV. 91% des G1 et 100% des G3 ont ainsi obtenu une RVS.

Conclusion

Cette large étude « dans la vraie vie », montre l’obtention de taux de RVS très satisfaisants (91% G1/100% G3) chez des patients en échec de traitement aux AAD, pour qui le nouveau traitement a été déterminé selon l’identification de RAV. Le bénéfice de l’ajout de RBV et/ou d’une durée de traitement de 24 semaines demeure cependant indéterminé.

Julie Bertrand, Marseille