Chimiothérapie péri-opératoire des cancers oeso-gastriques : le bevacizumab n’a pas sa place

Position du problème

La chimiothérapie péri-opératoire par Epirubicine, Cisplatine et Capécitabine (ECX) dans le cancer de l’estomac est un standard. Le bevacizumab avait précédemment été testé dans les cancers gastriques métastatiques, et il n’améliorait pas la survie globale, en dépit d’une meilleure survie sans progression et d’un meilleur taux de réponse. Cependant, les récents résultats du ramucirumab font reconsidérer les anti-angiogéniques dans les cancers de l’estomac.

Méthode

Cette étude de phase III a randomisé 1063 patients ayant un adénocarcinome oeso-gastrique opérable pour recevoir une chimiothérapie périopératoire par ECX +/- bevacizumab. L’objectif principal était la survie globale.

Résultat

Cet essai a été arrêté peu avant la fin des inclusions pour toxicité du bras bevacizumab. En effet, le risque de lâchage anastomotique était significativement augmenté par l’ajout du bevacizumab (23% versus 9%). Par ailleurs, les deux bras avaient une survie globale et une survie sans récidive strictement identique (Hazard ratio 1.067) et le bevacizumab n’apportait aucun bénéfice que ce soit en terme de réponse objective morphologique ou pathologique ou de taux de résection complète R0.

Conclusion

L’ajout du bevacizumab à la chimiothérapie péri-opératoire n’apporte aucun bénéfice dans le traitement de l’adénocarcinome oeso-gastrique opérable. De plus, il est à l’origine d’une augmentation des complications post-opératoires.

Pernot Simon