KRAS : faut-il le demander pour les stades III ?

JFHOD 2015

Position du problème

Le rôle prédictif de réponse aux anti-EGFR du statut KRAS est établi et guide nos prescriptions pour les cancer colorectaux (CCR) métastatiques. Les données concernant son impact pronostique sont en revanche discordantes, contrairement à la mutation BRAF V600E associée à un pronostic défavorable. Les mutations KRAS/BRAF sont exclusives.
L’objectif de cette étude était d’évaluer le rôle pronostique des mutations KRAS dans le CCR de stade III.

Méthode

Etude translationnelle post-hoc analysant les données de l’étude multicentrique européenne PETACC 8. Les patients porteurs d’une mutation BRAF V600E étaient exclus.
Le temps jusqu’à rechute (TTR) et la survie sans récidive (DFS) étaient analysés en fonction du statut mutationnel.

Résultat

Les 638 patients présentant un statut KRAS muté ont été comparés aux 1019 patients sans mutation KRAS et BRAF. Le taux de récidive était supérieur de 10% chez les patients KRAS mutés (p<0,001). Les facteurs pronostiques de récidive identifiés étaient la présence d'une mutation KRAS, le grade de différenciation, le stade T4 et N2. Cette valeur pronostique était d'autant plus marquée pour les mutations ponctuelles du codon 12 et les tumeurs distales.

Conclusion

La mise en évidence du rôle pronostique des mutations KRAS dans le cancer colorectal de stade III va impacter nos pratiques futures.

Marie Desjardin, Delphine Ouvrier