Après éradication du virus C, surveillez de près les cirrhotiques qui ont des comorbidités !

Sujet

Aujourd’hui, nous disposons de nouveaux médicaments bien tolérés pour traiter efficacement le virus C, y compris chez les patients cirrhotiques. Une fois le virus C éradiqué (SVR), le patient cirrhotique n’est pour autant pas guéri et reste à risque de complications hépatiques, notamment de carcinome hépatocellulaire (CHC). Le but de cette étude est d’identifier des facteurs pronostiques chez les patients cirrhotiques après éradication virale C.

Méthode

Cette étude, menée dans 35 centres français a inclu des patients avec une cirrhose histologiquement prouvée, liée au virus C, Child A, n’ayant jamais présenté de décompensation (cohorte CirVir). Les patients étaient suivis de façon prospective tous les 6 mois en recueillant la survenue des événements suivants: décompensation de la cirrhose (ascite, hémorragie,encéphalopathie hépatique), CHC, événement cardiovasculaire, cancer extra-hépatique.

Résultat

1323 patients (55 ans, 63% d’hommes) ont été suivis pendant 21 mois. A la fin du suivi, 50% sont guéris du virus C. Cette éradication virale diminue le risque de complications hépatiques (décompensation de cirrhose et CHC) mais aussi d’événement cardiovasculaire. Chez les patients avec éradication virale, les comorbidités (alcool, surpoids, dyslipidémie, NAFLD) augmentent le risque d’événement cardiovasculaire mais aussi de complications hépatiques (en particulier le risque de CHC).

Conclusion

Chez les patients avec cirrhose virale C chez qui le virus a pu être éradiqué, le risque de complication hépatique persiste et est dépendant des comorbidités en particulier de la présence d’une NAFLD, qui peut être facilement repérée par une gGT élevée. Ce sont ces patients qu’il faudra surveiller de près, notamment pour le dépistage du CHC.

Lemoinne Sara (Paris)