Simplification de score histologique dans la RCH

Position du problème

L’évaluation de l’activité et de la sévérité de la RCH est basée sur l’endoscopie combinée à la clinique. L’évaluation histologique peut fournir une mesure plus précise de l’activité de la maladie que l’endoscopie mais la corrélation entre endoscopie et histologie est mal comprise.

Méthode

L’objectif est de déterminer quelles caractéristiques du score histologique de Geboes sont associés à une cicatrisation endoscopique. Les biopsies coliques ont été recueillies dans un sous-groupe de l’essai PURSUIT-SC pour les patients qui avaient consenti à participer à la sous-étude de biopsies. A S0 et S6, ils avaient 2 biopsies adjacentes obtenus à 15-20 cm de la marge anale. Le pathologiste lisait en aveugle chaque biopsie et utilisait le système de classification de Geboes pour évaluer les caractéristiques histologiques suivantes: modifications structurelles, infiltrat inflammatoire chronique, éosinophiles de la lamina propria, neutrophiles de la lamina propria, neutrophiles de l’épithélium, destruction des cryptes, érosions et ulcères. L’évaluation endoscopique était réalisée en utilisant le sous-score endoscopique Mayo (sous-scores de 0 ou 1 = cicatrisation endoscopique). Les résultats ont été recueillis à S0 et S6.

Résultat

89 patients ont consenti à la sous-étude, 343 biopsies ont été recueillies, avec 166 paires de biopsies. La distribution des scores endoscopiques était de 4%, 20%, 45% et 30%, pour un score Mayo de 0, 1, 2 et 3 respectivement. Les caractéristiques histologiques associées à la cicatrisation endoscopique étaient: l’absence d’ulcération et d’érosion, l’absence de destruction de la crypte, et une inflitration neutrophile minimum dans l’épithélium (<5%). Pour l’analyse ultérieure, ces patients étaient considérés en « cicatrisation  histologique » (la cicatrisation histologique par cette définition ne signifie donc pas la normalisation complète histologique). Les patients en « cicatrisation histologique » avaient des degrés moindres de changements structurels et d’inflammation chronique par rapport à ceux qui nont pas de « cicatrisation histologique ». La « cicatrisation histologique » était associée à des taux plus faibles de saignement rectal et à une diminution de la fréquence des selles par rapport aux patients sans « cicatrisation histologique ».

Conclusion

L’absence d’ulcération et d’érosion, l’absence de destruction des cryptes et l’infiltration neutrophile minimum de l’épithélium (<5%) peut constituer une définition de la cicatrisation histologique. Cette définition est hautement reproductible.

Julie RICARD, Bordeaux