Infections chez le cirrhotique, observations dans une large cohorte prospective française

EASL 2017

Position du problème

Les infections sont une des complications les plus sévères de la cirrhose. Les recommandations concernant l'antibiothérapie ne prennent pas en compte la nature communautaire ou nosocomiale de l'infection ni l'écologie bactérienne et ne permettent souvent pas l'instauration d'une antibiothérapie adaptée. Cette large cohorte française (CHU/CHG) vise à caractériser les infections chez les patients cirrhotiques et évaluer l'adéquation des traitement instaurés avec la documentation bactériologique.

Méthode

Inclusion entre janvier et juillet 2016 de 816 patients cirrhotiques admis pour une complication infectieuse ou non. Les infections étaient classées en 3 groupes : caractère communautaire (CO) / nosocomial (NO) / associé aux soins (AS) - 317 infections et 237 bactéries ont été isolée avec analyse de sensibilité aux antibiotiques, - La survie en hospitalisation et à 3 mois était recueillie.

Résultat

Infections NO et AS plus fréquentes dans les CHU: 27% vs 22% et 38% vs 28% p<0.03. Diminution de la sensibilité aux C3G de 81% à 61% puis 58% entre les CO, AS puis NO, sans différences significatives entre CHU et CHG. Profil similaire pour la sensibilité à l'Augmentin et aux quinolones. 10% au total de BMR. Un traitement d'emblée par C3G aurait été efficace dans 89% pour les CO ; et par tazocilline dans 85% pour les NO. Mortalité passe de 17 à 48% quand première ligne inefficace p<0,001.

Conclusion

Le choix de l'antibiothérapie est essentiel chez les patients cirrhotiques et une antibiothérapie empirique inadaptée aggrave significativement le pronostic des patients. Il doit tenir compte du caractère communautaire ou nosocomial de l'infection. Dans ce cas, une antibiothérapie à plus large spectre (au moins par Tazocilline) semblerait selon ces résultats plus appropriée.

Maxime Mallet