La transplantation fécale dans l’encéphalopathie hépatique récidivante : une piste prometteuse

EASL 2017

Position du problème

L’encéphalopathie hépatique est une cause fréquente de réhospitalisation malgré l’utilisation des traitements conventionnels (lactulose + rifaximine). La transplantation fécale semble être une piste thérapeutique intéressante au regard de la physiopathologie décrite mais peu de données sont disponibles. L’objectif de cette étude était de décrire la tolérance et dans un moindre degré l’efficacité de la transplantation fécale en comparaison au traitement conventionnel.

Méthode

Les patients étaient randomisés entre un traitement conventionnel et une transplantation fécale avec suivi à J6, J12, J35 et J150 (évaluation cognitive et des fonctions hépatiques). Les patients dans le groupe transplantation ont reçu 5 jours d’antibiothérapie « large spectre » avant la transplantation fécale.

Résultat

10 patients dans chaque groupe ont été inclus, avec des fonctions hépatiques comparables. Il y a eu 11 hospitalisations, dont 6 pour encéphalopathie, dans le groupe conventionnel contre 2 hospitalisations sans encéphalopathie dans le groupe transplantation fécale . Dans le groupe transplantation, on notait une amélioration des fonctions cognitives (PHES et stroop) non retrouvée dans le groupe conventionnel. L’analyse du microbiome était également modifiée dans le groupe transplantation.

Conclusion

Il s’agit de la première étude randomisée comparant la transplantation fécale au traitement conventionnel (rifaximine + Lactulose) chez des patients avec encéphalopathie hépatique récidivante. Ces résultats prometteurs devront être confirmés sur de plus larges effectifs.

Pierre Berlioux, Toulouse