Peut on prévoir la réponse au traitement dans l’hépatite auto-immune sévère ?

EASL 2017

Position du problème

L’hépatite auto immune sévère est une maladie hétérogène dont le pronostic est conditionné par la réponse aux corticoides. L’alternative en cas d’échec est la transplantation hépatique. L’objectif de cette étude était de décrire les facteurs prédictifs de réponse aux corticoides chez les patients avec hépatite auto-immune sévère.

Méthode

Il s’agit d’une étude multicentrique rétrospective francaise menée entre 2010 et 2015. Les critères d’inclusion étaient les patients hospitalisés avec hépatite auto-immune prouvée histologiquement (première poussée inaugurale), et sévère (TP 1.5 ou bilirubine >200µmol) traités ou non par corticoïdes. La réponse au traitement était définie par la survie sans transplantation hépatique.

Résultat

121 patients ont été inclus. 10 patients ont été transplantés d’emblée en raison de critères de gravité et un est décédé avant transplantation.110 patients ont reçu la corticothérapie et parmi eux 29% ont été transplantés. Les facteurs associés à la réponse au traitement sont l’INR, le taux de plaquettes à l’entrée et l'amélioration du taux de bilirubine à J7.Les facteurs associés à la survie sans transplantation étaient l’INR avec un seuil à 1.85 et le taux de plaquettes avec un seuil à 149000.

Conclusion

Cette étude est la plus importante cohorte de patients atteints d’hépatite auto-immune sévère. La transplantation hépatique concerne un tiers de l’effectif et le taux de survie à 90jours est de 88%. Deux tiers des patients répondent à la corticothérapie. Les facteurs prédictifs de réponse sont l’INR, le taux de plaquettes à l’entrée et l’amélioration du taux de bilirubine à J7. Un score prédictif de réponse est en cours d'évaluation.

Pierre Berlioux