Une surveillance renforcée après une chirurgie curative des cancers colorectaux stade II et III diminue-t-elle la mortalité globale et la mortalité liée au cancer ?

ESCP Nice 2018

Position du problème

Le traitement de la récidive tumorale dans le cancer colorectal est accessible à des chirurgies pulmonaires ou hépatiques curatives. Malgré l’amélioration des traitements de la récidive tumorale, le rythme de la surveillance post opératoire reste controversée. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer la mortalité globale et la mortalité liée au cancer colorectal à 5 ans après chirurgie d’un cancer colorectal stade II et III en comparant deux schémas de surveillance post opératoire.

Méthode

Il s’agit d’une étude internationale, randomisée, en ouvert ayant inclut 2 509 patients traités d’un cancer colorectal stade II ou III entre janvier 2006 et décembre 2010 avec un suivi prospectif de 5 ans. Le scanner TAP et l'ACE étaient utilisés comme référence pour détecter la récidive tumorale . Les patients étaient randomisés en 2 groupes : une surveillance renforcée avec une évaluation à 6, 12, 18, 24 et 36 mois post opératoire ou une surveillance allégée à 12 et 36 mois de la chirurgie.

Résultat

Parmi les 2 555 patients randomisés, 2 509 ont été inclus en intention de traiter et 94,3 % ont terminé l’étude. La mortalité globale à 5 ans était de 13,0 % dans le groupe surveillance renforcée versus 14,1 % (174/1256) pour la surveillance allégée. La mortalité liée au cancer colorectal à 5 ans était de 10,6 % dans le groupe surveillance renforcée (128/1 248) versus 11,4 % (137/1 250) pour la surveillance alléguée.

Conclusion

Cette étude ayant inclus plus de 2 500 patients, ne met pas en évidence de différence pour la mortalité globale et la mortalité liée au cancer à 5 ans quelque soit de rythme de la surveillance réalisée lors des 3 premières années post opératoires. Dans le groupe surveillance renforcée, la récidive tumorale était détectée plus précocement mais elle n’engendrait pas une réduction de la mortalité.

Marie-Lise Thierry (Colombes)