Bevacizumab en monothérapie ou rien en entretien dans le CCRm ?

JFHOD 2017

Position du problème

La durée médiane de survie des CCRm est supérieure à 2 ans dans les études récentes. Des périodes d'intervalles libres de chimiothérapie (ILC) diminuent la toxicité et améliorent la qualité de vie. Des données contradictoires ont été rapportées concernant l'efficacité d'un traitement d'entretien par bévacizumab (BEV) en monothérapie après chimiothérapie (CT) d’induction dans le traitement des CCRm.

Méthode

Essai PRODIGE 9. Patients avec CCRm non résécable, randomisés dans le bras BEV ou dans le bras absence de traitement (OBS) après une chimiothérapie d'induction (12 cures de FOLFIRI + bévacizumab). La CT initiale était réintroduite à progression après 8 cures suivi d’un nouvel ILC avec ou sans BEV selon le groupe. L'objectif principal de l'étude était de comparer la durée de contrôle de la maladie (DCM) entre les 2 groupes, définie par le temps entre la randomisation et la progression ou décès.

Résultat

En ITT, 245 patients analysés dans le bras BEV et 243 dans le bras OBS. Une progression au cours de la CT d’induction est survenue chez 17% des patients, 53% ont eu au moins une ré-introduction. La DCM médiane était de 15 mois dans les 2 bras (p=0,57). Il n'y avait pas de différence statistiquement significative entre les 2 bras sur la SSP ou la SG. En analyse multivariée le sexe féminin, l’absence de résection de la tumeur primitive et le statut OMS >1 étaient associés à une DCM plus courte.

Conclusion

Un traitement par bevacizumab en monothérapie après CT d'induction n'améliore pas la DCM, la SG ou la SSP. Cette étude valide la stratégie de réintroduction à progression d'une CT à base d'irinotécan + bevacizumab, qui permet d’obtenir une DCM prolongée.

Audrey Debaillon-Vesque, Bordeaux