Épidémiologie et antibiothérapie probabiliste pour l’infection du patient cirrhotique

JFHOD 2017

Position du problème

Les infections bactériennes sont une des complications les plus fréquentes et les plus graves de la cirrhose évoluée. L'épidémiologie de ces infections a changé avec une augmentation des infections liées à cocci Gram positif, des infections nosocomiales et des BMR. L'EASL a proposé de nouvelles recommandations d'antibiothérapie probabiliste. L'objectif de la cohorte RESIST est d'étudier l'épidémiologie de ces infections et d'évaluer la pertinence de ces nouvelles recommandations en France.

Méthode

Cette étude observationnelle, prospective, multicentrique, réalisée entre janvier et juin 2016 inclus 1043 patients cirrhotiques hospitalisés dans 42 CHU ou CHG français, n'ayant pas reçu d'antibiothérapie dans les 2 semaines précédant l'hospitalisation.

Résultat

377 patients avaient une infection bactérienne : 157 communautaires, 220 liées aux soins ou nosocomiales. La principale cause d'infection était l'infection spontanée du liquide d'ascite (109 patients). Plus de la moitié étaient liées à des BGN, 40% à des cocci Gram+. On retrouvait 13% de BMR. Le seul facteur de risque indépendant d'infection à BMR était l'infection liée aux soins ou nosocomiale. Si l'antibiothérapie probabiliste est inefficace, la mortalité est multipliée par 2 à 3.

Conclusion

Environ 1/3 des patients cirrhotiques sont infectés à l'admission ou le deviennent pendant l'hospitalisation. Les infections liées aux soins ou nosocomiales sont devenues prépondérantes, avec une augmentation des infections à BMR. En France , les recommandations EASL 2014 pour l'antibiothérapie probabiliste devant une infection du cirrhotique sont donc pertinentes : C3G pour les infections communautaires et TAZOCILLINE pour les infections liées aux soins ou nosocomiales

P Cabarrou (Toulouse)