Intérêt d’une chimiothérapie de première ligne dans le carcinome épidermoïde de l’œsophage métastatique ?

JFHOD 2017

Position du problème

Il n'existe pas de preuves scientifiques en faveur d'un bénéfice en survie d'une chimiothérapie (CT) palliative dans les carcinomes épidermoïdes de l’œsophage métastatiques (CEOM). Des réponses tumorales sont cependant rapportées avec le 5FU, les sels de platine ou encore les taxanes. Ainsi la plupart des cliniciens sont convaincus de l'utilité de la CT dans ces situations palliatives.

Méthode

Etude E-DIS, de phase II, randomisée, multicentrique, non comparative. Les patients avec un CEOM non progressifs après 6 semaines de traitement d'une CT de 1ère ligne comportant du 5FU avec un sel de platine étaient randomisés entre poursuite de la CT (bras P) et interruption de CT (bras I). L'objectif principal était le taux de survie global à 9 mois (TS9); les objectifs secondaires étaient la SG, la survie sans progression et le temps jusqu'à détérioration de la qualité de vie (QoL).

Résultat

67 patients ont été randomisés, 34 dans le bras P, 33 dans le bras I. La plupart des patients dans le bras P recevaient une CT par FOLFOX (77%). Le TS9 était similaire dans les 2 groupes (50% dans le bras P, 48% dans le bras I), de même que la SG. La SSP après la randomisation était de 4m dans le bras P et de 1,4m dans le bras I. Il existait un allongement du temps de détérioration de la QoL dans le bras P, notamment en ce qui concerne la dysphagie (7,3 vs 2,9m) et les douleurs (8,1 vs 2,4m).

Conclusion

Bien que l'étude E-DIS n'ait pas été conçue pour détecter une supériorité d'un bras par rapport à l'autre, il semble exister un bénéfice à poursuivre la CT de 1ère ligne en terme de PFS et surtout de qualité de vie. Ainsi, les patients avec un CEOM en situation palliative présentent des symptomes pénibles tels que la dysphagie ou des douleurs plus tard lorsque la CT de 1ère ligne est poursuivie.

Audrey Debaillon-Vesque, Bordeaux