Abcès et fistules, pas de différence de flore bactérienne avec ou sans Crohn

JFHOD 2018

Position du problème

Les fistules anales dans la maladie de Crohn sont souvent traitées par antibiothérapie avec ou sans biothérapie associée. Plusieurs processus participent à la constitution et l'entretien de ces lésions, incluant une pression bactérienne qui est la cible de l'antibiothérapie. L'étude de leur écosystème pourrait permettre d'identifier un profil particulier comparé aux fistules cryptogéniques et guider ainsi une prise en charge plus personnalisée.

Méthode

Etude cas-témoin rétrospective monocentrique. Prélèvements bactériologiques (recueil de pus, brossage de trajet, tissu de granulation...) et double technique pour l'analyse : culture standard (MALDI-TOF) et séquençage haut-débit

Résultat

31 malades inclus dont 21 Crohn. En culture, aucune différence significative n'a été montrée entre les 2 groupes, avec une tendance à plus de diversité bactérienne dans la maladie de Crohn (54 espèces contre 28). Les patients avec drain en place ou après chirurgie de reconstruction ont une flore bactérienne plus riche, témoignant d'une plus forte colonisation. Très peu de séquençages ont pu être réalisés (10 patients), leurs résultats confirment la dysbiose déjà connue dans le Crohn.

Conclusion

Il n'y a pas de particularisme bactérien dans les fistules de Crohn comparativement aux fistules cryptiques. Le séquençage à haut-débit est une méthode à développer pour continuer de caractériser la dysbiose dans le Crohn et adapter au mieux la prise en charge de ces atteintes périnéales dont la prise en charge est souvent empirique faute d'études suffisantes.

Ludivine GAN, Marseille