Des petites cellules prometteuses dans l’incontinence anale

JFHOD 2018

Position du problème

L’incontinence anale est un problème de santé publique avec une prévalence estimée à 12 % dans la population générale. La thérapie cellulaire par injection intra-sphinctérienne de myoblastes autologues semblent améliorer l'incontinence anale à 1 an sans modification significative des pressions sphinctériennes. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité des injections intra-sphinctériennes de myoblastes autologues (MA) dans le traitement de l'incontinence anale sévère.

Méthode

Dans cette étude controlé, randomisées, en double aveugle, les patients bénéficiaient d’une biopsie du quadriceps sous anesthésie locale et les myoblastes étaient mises en culture 3 semaines. L’administration des myoblastes ou du placebo dans le sphincter externe était réalisée par échographie sous anesthésie locale. Le critère de jugement principal était la variation du score de Wexner à 6 mois.

Résultat

Vingt-quatre patientes (âge médian 52 ans (24-64)) ont été incluses. En post-opératoire, trois événements indésirables non sévères ont été signalés (1 abcès et 2 douleurs musculaires). À 6 et 12 mois, le score médian de Wexner diminuait de manière significative dans les deux groupes mais pas entre les deux groupes. Aucun changement n’a été démontré sur la manométrie, l'imagerie ou les tests électrophysiologiques à 12 mois dans les 2 bras.

Conclusion

Cet essai a mis en évidence une bonne tolérance des injections intra-sphinctérienne de myoblastes autologues dans le traitement de l’IA sévère et un bénéfice clinique à 12 mois. Cependant, outre le faible nombre de sujets inclus, un important effet placebo a été mise en évidence. D’autres essais cliniques seront donc nécessaires pour confirmer ces données et définir la place de cette thérapie dans l’algorithme de traitement de l’incontinence anale.

Thomas Mouillot, Dijon