Facteur de risque et impact des DSA de novo sur le devenir du greffon et du receveur en transplantation hépatique.

JFHOD 2018

Position du problème

Contrairement aux autres organes, en transplantation hépatique, les facteurs de risque d'apparition des anticorps anti HLA du donneur (donor specific anti-HLA antibodies, ou DSA), et surtout l'impact clinique sur le receveur et l'impact histologique sur le devenir du greffon sont mal connus.

Méthode

Une étude rétrospective monocentrique a été menée au CHU de Strasbourg incluant 125 patients ayant eu une première greffe hépatique, mono-organe, non immunisés, à crossmatch négatif. Les DSA étaient recherchés en cas d’événement significatif et systématiquement à 3 mois, à 1 an et tous les ans jusqu'au terme du suivi.

Résultat

21 patients soit 16,8% ont développé des DSA de novo. Les patients avec des DSA avaient un taux plus élevé de signes biologiques de souffrance du greffon (IL 6 augmenté, cytolyse hépatique au déclampage)(RR=1,92). Dans le groupe DSA, on notait davantage de patients traités par des inhibiteurs de mTOR et moins par tacrolimus. Les patients ayant des DSA ont eu plus de complications biliaires (sténose biliaire). Il n'y avait pas de différence de survie du greffon et du receveur entre les 2 groupes.

Conclusion

En somme, la souffrance du greffon semble être un facteur de risque d'apparition de DSA. L'hypothèse proposée par les auteurs serait l'immunisation induite par les lésions du greffon.

Sanaa BRAHMIA, Lyon