Gros polypes : Halte à la chirurgie !

JFHOD 2018

Position du problème

La résection endoscopique des gros polypes colorectaux devient la règle. Cependant le recours à la chirurgie reste fréquent. L'objectif de ce travail était d'évaluer la prise en charge des patients porteurs de gros polypes dans la vraie vie.

Méthode

Recueil rétrospectif en Alsace de la prise en charge des gros polypes (GP, définis par une taille > ou égale à 20 mm, avec au maximum des carcinomes in situ) colorectaux diagnostiqués lors d'une coloscopie pour test immunologique fécal positif dans le cadre du dépistage organisé du cancer colorectal.

Résultat

676 GP ont été inclus, 13% dans le rectum, 53% dans le colon distal, 34% dans le colon proximal. Il s’agissait d’adénomes tubulo-villeux (68%), tubuleux (23%), villeux (7%), de polypes festonnés sessiles (2%). 24% étaient en dysplasie de haut grade, 10% le siège d’un carcinome in situ. Le taux global de résection endoscopique était de 80% et variait de 0 à 100% selon l’endoscopiste. Dans 18% des cas, une résection chirurgicale était proposée d'emblée sans avis d'endoscopistes experts.

Conclusion

1 patient sur 5 ayant un gros polype a été opéré, avec une grande disparité de recours à la chirurgie selon les endoscopistes. Avec des taux de résection par des endoscopistes experts proche de 100% dans certaines séries pour ce type de polypes, et une morbi-mortalité moindre, le recours à la chirurgie en première intention n'est plus acceptable. La création de réseaux régionaux pourrait permettre un recours facilité aux endoscopistes experts, afin de réduire les résections chirurgicales.

Benjamin ANON, Tours