La réaction d’hypersensibilite à l’oxaliplatine : plus une fatalité !

JFHOD 2018

Position du problème

L’oxaliplatine est une molécule clé en oncologie. Mais son utilisation peut être limitée dans 10-25% des cas par l’apparition d’une réaction d’hypersensibilité( RHS) imprévisible, de sévérité variable ( grade I à IV) mais dont la physiopathologie reste encore incertaine. Plusieurs protocoles de désensibilisation existent , L'objectif est de décrire l’expérience de cette réintroduction au centre de Gustave Roussy.

Méthode

Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective menée de juin 2011 à juin 2017 chez tous les patients ayant présenté une RHS à l’oxaliplatine et ayant reçu au moins une injection de désensibilisation. Le protocole était standardisé avec une injection progressive ( IV ou IA) d’oxaliplatine allant de 1mL/h jusqu’à 150mL/h au cours d’une brève hospitalisation et avec une prémédication ( corticoïdes et anti-H2).

Résultat

54 patients ont été inclus après une RHS avec une majorité de femme (56%), d’âge médian (56 ans) surtout traités pour CCR (80%). La RHS à l’oxaliplatine initiale était principalement de grade I à II (60%). Dans ce cas là, après le protocole de désensibilisation, seuls 24% des patients ont présenté une récidive de RHS de grade II et III. Quand la RHS initiale était de Grade III et IV, la désensibilisation était efficace dans 79% des cas.

Conclusion

Un protocole de désensibilisation permet la reprise de l’oxaliplatine chez les 3/4 des patients sans risque et la reprise peut s’envisager en ambulatoire.

Maude DESCHAMPS DE BOISHEBERT