Lambeau rectal d’avancement, efficace dans le traitement des fistules crohniennes

JFHOD 2018

Position du problème

Technique d'épargne sphinctérienne reconnue dans le traitement des fistules anales, le lambeau rectal d'avancement n'est pas validé actuellement au cours de la maladie de Crohn (MC). Cette étude prospective menée à Rennes, évalue le taux d'échec primaire du lambeau rectal dans la population générale et au cours de la MC, ainsi que les facteurs prédictifs associés à ces échecs.

Méthode

Tous les patients ayant bénéficié d'un lambeau rectal d'avancement entre 2006 et 2017, ont été inclus dans cet essai prospectif. Les caractéristiques démographiques et cliniques étaient recueillies. Le caractère simple ou complexe de la fistule était évalué, ainsi que les données spécifiques à la MC (atteinte luminale et score PDAI). L'échec du lambeau était défini par la survenue d'un abcès, écoulement, douleur, ou recours à un nouveau drainage.

Résultat

87 patients dont 34 MC ont été inclus, avec une durée moyenne de suivi de 13,3 mois. Les fistules étaient complexes et supralévatoriennes dans respectivement 89,8% et 72,4% des cas. Le taux d'échec était de 34,1% dans la population générale et 33,3% dans la MC, sans différence significative. Au cours de la MC, le seul facteur prédictif d'échec était l'absence de biothérapie lors de la prise en charge chirurgicale (p=0,0012). Obésité et tabagisme n'étaient pas associés à l'échec thérapeutique.

Conclusion

Technique d'épargne sphinctérienne reconnue dans le traitement des fistules anales, le lambeau rectal d'avancement semble prometteur au cours de la maladie de Crohn, avec des taux d'échec superposables dans les deux groupes de patients. Ces données méritent d'être validées par un plus large essai, en évaluant la qualité du drainage préalable.

Sophie Geyl, Limoges