NBI ou LUGOL dans l’oesophage : qui est le plus performant ?

JFHOD 2018

Position du problème

Le Narrow-Band Imaging (NBI) est aussi sensible et plus spécifique que le Lugol pour la détection du cancer épidermoïde de l’œsophage, dans les centres experts. L'objectif de cette étude était de comparer la spécificité du Lugol et du NBI dans la détection des cancers épidermoïdes oesophagiens et des dysplasies de haut grade (DHG) dans la vraie vie (centres experts et non-experts).

Méthode

Etude randomisée, prospective, multicentrique dans des centres hospitaliers universitaires, généraux et cliniques. Étaient inclus des patients ayant un antécédent de cancer épidermoïde des voies aérodigestives hautes. Dans le groupe Lugol, l’examen de la muqueuse œsophagienne en lumière blanche était suivi d’un examen après coloration Lugol. Dans le groupe NBI, le NBI était ajouté entre l’examen en lumière blanche et la coloration Lugol. L’ensemble des lésions étaient décrites et biopsiées.

Résultat

330 patients. En analyse per-patient, pour le NBI, les sensibilité, spécificité, valeur prédictive positive (VPP) et négative (VPN) étaient respectivement de 100%, 79,1%, 37% et 100% versus 100%, 61,1%, 23,9% et 100% pour le Lugol. La spécificité du NBI était supérieure à celle du Lugol (p<0,001). Dans l’analyse per-lésion, la sensibilité, la spécificité, les VPP et VPN du NBI étaient respectivement de 84%, 59.8%, 36.2% et 93.2 %.

Conclusion

Cette étude confirme que le NBI semble faire aussi bien que le lugol dans la détection des carcinomes et de la dysplasie de haut grade de l’œsophage, pour des endoscopistes experts et non-experts. L'utilisation du NBI est simple et permet d'éviter les rares complications liées au lugol.

Benjamin ANON, Tours