Pancréatite auto-immune (PAI) et prévention de la rechute grâce au Rituximab : osons !

JFHOD 2018

Position du problème

Deux types de PAI ont été identifiées : le type 1 (PAI1), survenant dans le cadre de la maladie à IgG4, le type 2 (PAI2), indépendant des Ig4, associée dans 30% des cas à une MICI. La corticothérapie est le traitement de 1ère intention des PAI symptomatiques. Cependant, les rechutes à l’arrêt ou à la décroissance de la corticothérapie sont fréquentes. Quels sont les facteurs prédictifs de rechute et les traitements idéaux à mettre en place en terme d’efficacité et de tolérance ?

Méthode

Tous les patients (158) présentant une PAI ont été inclus entre janvier 2000 et décembre 2016 dans cette étude rétrospective monocentrique. Le diagnostic était jugé certain ou probable selon les critères ICDC. L’intégralité des données était recueillie au moment du diagnostic et à la date des dernières nouvelles. Un radiologue expert était sollicité pour relecture des données radiologiques avant et après traitement.

Résultat

Le groupe PAI1 rechutait plus fréquemment (41 vs 12%). Les facteurs prédictifs de rechute étaient la pancréatite chronique, une corticothérapie initiale, l’atteinte extra-pancréatique (PAI1), le tabagisme actif (PAI2). Sur 44 rechutes, 13 patients reçurent du rituximab, 2 perfusions à 15 jours d’intervalle. 8% étaient en échec à 9 mois. Aucun effet indésirable n’est survenu. La cytolyse, la cholestase, le taux d’IgG4, l’œdème pancréatique, l’aspect pseudo-tumoral régressaient sous rituximab.

Conclusion

Le rituximab est un traitement efficace (92%) pour éviter la rechute d'une pancréatite auto-immune comparativement aux autres immunosuppresseurs et pourrait être proposé en 2ème ligne après corticorésistance ou corticodépendance. Une étude évaluant l’efficacité de l'association corticothérapie/rituximab d’emblée sur le risque de récidive, chez les patients aux multiples facteurs prédictifs de rechute, semblerait particulièrement intéressante.

Emmanuel Forté, Lyon