Tumeurs kystiques et neuroendocrines pancréatiques : Ça chauffe !

JFHOD 2018

Position du problème

La chirurgie est le traitement de 1ère intention des tumeurs neuroendocrines (TNE) et TIPMP avec signes inquiétants de dégénérescence. La morbi-mortalité de celle-ci ainsi que de l’injection intra-tumorale d’éthanol motivent les professionnels à appliquer les techniques de radiofréquence à ce type de lésions. Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer la morbidité et l’efficacité de la radiofréquence guidée par échoendoscopie comme traitement curatif de ce type de tumeurs in situ.

Méthode

De septembre 2015 à février 2017, 16 hommes, 14 femmes, entre 49 et 84 ans, ayant soit une TNE entre 1 et 2 cm, soit une TIPMP avec signes suspects, soit un cystadénome mucineux, ont été inclus dans cette étude prospective multicentrique. Les patients étaient suivis un an par examen clinique, IRM et échoendoscopie. La procédure consistait à appliquer un courant de 50W via une aiguille de 18G refroidie jusqu’à obtenir une impédance de 100 ohms et l’apparition de bulles blanches intra-tumorales.

Résultat

18 tumeurs kystiques et 14 TNE ont été traitées. 3 complications sont survenues (10% des actes): une pancréatite aiguë mineure, une perforation jéjunale, une sténose du canal de Wirsung. Concernant les TNE, une réponse significative était obtenue pour 12 des 14 lésions (85.7%) à 1 an avec 100% de disparition ou nécrose complète. Concernant les tumeurs kystiques, à 1 an, une réponse significative était objectivée pour 70.5% des tumeurs (11 disparitions ou nécroses complètes, 1 diminution >50%).

Conclusion

La radiofréquence sous échoendoscopie des TNE et tumeurs kystiques du pancréas est sûre, avec 10% de complications après mise en place de plusieurs mesures prophylactiques, et efficace avec plus 85% de traitement curatif à 1 an des TNE, et 70% des tumeurs kystiques. Une étude évaluant ce traitement dans les adénocarcinomes localement avancés non résécables du pancréas serait intéressante, chez des patients pour lesquels souvent seule une chimiothérapie est proposée.

Emmanuel Forté, Lyon