Ustekinumab dans la maladie de Crohn : plutôt 8 semaines que 12 ?

Position du problème

L'efficacité de l'ustekinumab (UST) en traitement d'entretien de la maladie de Crohn a été démontrée dans l'étude de phase 3 IM-UNITI. Par contre, la corrélation entre exposition au produit et réponse, sur le plan clinique, biologique et endoscopique, n'avait pas encore été présentée.

Méthode

Les patients en rémission clinique après une simple dose IV d'UST dans les études UNITI-1&2 étaient randomisés selon un schéma 1:1:1 dans l'étude IM-UNITI. Ils recevaient soit du placebo SC, soit de l'UST SC 90mg toutes les 12 semaines (q12w), ou toutes les 8 semaines (q8w). Les patients étaient répartis en quartiles selon les concentrations d'UST. La relation entre exposition et réponse était établie après 24 semaines, sur des critères cliniques, biologiques, et endoscopiques.

Résultat

Les taux résiduels médians d'UST étaient environ 3 fois plus élevées dans le régime q8w SC UST (2.11 µg/mL versus 0.62 µg/mL dans le groupe q12w SC UST). Ces taux étaient plus bas chez les patients avec une CRP élevée à l'inclusion. La prise concomitante d'immunosuppresseurs n'avait pas d'influence sur le taux d'UST. En analyse ROC, un taux résiduel médian entre 0,8 et 1,4 µg/mL ou plus était associé à un meilleur taux de rémission clinique.

Conclusion

Dans la maladie de Crohn, il existe un lien entre taux résiduel d'UST et efficacité clinique. Le dosage du taux résiduel d'UST pourrait donc devenir un outil utile dans la prise en charge de ces patients.

Emmanuel Gizard, Marseille