Alcool et VHC : Rien ne sert de traiter le virus si votre patient n’est pas sevré !

Sujet

Plusieurs données ont clairement montré que l’éradication du virus C permettait d’améliorer le pronostic des patients atteints d’une cirrhose virale C. Néanmoins les patients alcoolo-dépendants étaient le plus souvent exclus de ces travaux. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’effet de la consommation d’alcool sur le pronostic des patients avec cirrhose C.

Méthode

Ce travail a porté sur une cohorte de 341 patients cirrhotiques infectés par le virus C, hospitalisés entre 2006 et 2015. A été calculé l’âge moyen de survenue d’une complication de la cirrhose (décompensation ou carcinome hépatocellulaire) en fonction de l’éradication virale et en tenant compte de la dépendance à l’alcool.

Résultat

33% des patients sontalcoolo-dépendants. A la fin du suivi, une éradication virale est obtenue chez 13% des patients. Chez les patients non alcoolo-dépendants, l’éradication virale permet de repousser l’âge moyen de survenue d’une complication de la cirrhose de 72 ans à 86 ans. Par contre, chez les patients alcoolo-dépendants, l’éradication virale ne retarde pas l’âge de survenue d’une complication hépatique.

Conclusion

Chez les patients cirrhotiques alcoolo-dépendants, le pronostic hépatique n’est pas amélioré par l’éradication du virus C. Ces résultats suggèrent que le traitement antiviral C doit obligatoirement être associé à un sevrage en alcool chez les cirrhotiques.

Lemoinne Sara (Paris)