Caractérisation des néoplasies colorectales MMR-déficientes dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales à partir de la cohorte CESAME

Sujet

Les mécanismes physiopathologiques liés à la survenue d’une néoplasie colique chez les patients atteints de MICI restent mal connus. L’azathioprine, par son mode d’action, pourrait constituer un risque dans la survenue d’une néoplasie colique MMR-déficiente. L’objectif était d’évaluer l’association entre la survenue d’une néoplasie colique MMR déficente et la prise d’azathioprine.

Méthode

A partir de la cohorte CESAME (19 486 malades inclus entre mai 2004 et juin 2005 et suivis jusqu’à fin 2007), toutes les lésions colorectales néoplasiques ont été incluses. Le statut MMR-déficient était déterminé par étude immunohistochimique des protéines MMR MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2. La prise d’azathioprine était recueillie à l’inclusion dans la cohorte.

Résultat

Huit néoplasies colorectales MMR-déficientes et 118 néoplasies MMR-proficientes ont été identifés. Aucun des 38 malades ayant reçu de l’azathioprine n’a développé de néoplasie MMR-déficiente, par comparaison à 8 des 63 malades n’ayant pas reçu d’azathioprine ; p=0,023.
Toutes les néoplasies MMR-déficientes étaient situées dans des zones du cadre colorectal atteintes par la MICI, plus fréquemment chez les malades atteints de rectocolite hémorragique (p=0,05).

Conclusion

La prise d’azathioprine ne semble pas constituer un facteur de risque pour l’émergence de
néoplasies colorectales MMR-déficientes compliquant les MICI. D’autres mécanismes, en
particulier l’inflammation, sont à envisager pour expliquer la survenue de néoplasies coliques MMR-déficientes chez les malades atteints de MICI.

Julien Kirchgesner, Paris