Le risque infectieux dans l’hépatite alcoolique aiguë sévère et son impact sur la mortalité des patients

EASL 2016

Sujet

L’hépatite alcoolique aiguë (HAA) sévère (Maddrey ≥ 32), comme toute défaillance hépatique, augmente le risque infectieux. Cette étude prospective, basée sur la cohorte STOPAH (prednisolone vs pentoxifylline) a pour buts d’évaluer la prévalence de l’infection au cours de l’HAA et d’évaluer son impact sur l’efficacité du traitement et la mortalité.

Méthode

Au cours de l’étude STOPAH, des signes cliniques et biologiques d’infection ont été recherchés à l’inclusion, de manière hebdomadaire durant l’hospitalisation puis à chaque consultation de suivi. 1092 patients ont été suivis jusqu’à 120 jours après la fin du traitement par prednisolone (40mg/j/4 semaines). Les infections incidentes (II) correspondaient aux infections apparues lors de la période de suivi. Les patients non-répondeurs (NR) au traitement avaient un score de Lille > 0.45.

Résultat

11,6% des patients étaient infectés à l’inclusion, ceci ne modifiait pas la réponse au traitement, le taux d’II ou la mortalité. 28,3% avaient une II (délai médian = 13 jours), dont 1/3 sévère (ep pulmonaire), plus souvent les NR. L’II augmentait le risque de NR et de manière indépendante la mortalité à court terme (p<0,001). La prednisolone augmentait le taux d’infection tardive > J7 et la mortalité des patients infectés, mais réduisait la mortalité à court terme des patients non infectés à J7.

Conclusion

L’II au cours de l’HAA sévère augmente la mortalité à court terme des patients, même en cas de réponse au traitement confirmée par le score de Lille. L’II précoce (< J7) augmente le taux de NR, cependant dans certains cas la non-réponse pourrait être liée à une infection non dépistée et non à l’échec de la prednisolone.Rechercher l’infection bactérienne à l’admission et durant l’hospitalisation est primordial.

Julie Bertrand, Marseille.