Lésions ano-rectales et infections sexuellement transmissibles : LE RETOUR !

Sujet

L’incidence des infections sexuellement transmissibles (IST) ne cesse de progresser. Chlamydia trachomatis (CT) et Neisseria gonorrhoeae (NG) représentent les principaux germes impliqués dans les anorectites. Connaitre les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques de ces infections est fondamental pour mettre en place une riposte efficace.

Méthode

Cette étude rétrospective a inclus tous les patients ayant présenté une symptomatologie anorectale avec réalisation d’un écouvillonnage rectal, entre janvier 2013 et mars 2015, à l’hôpital St Joseph. Les données épidémiologiques, cliniques et microbiologiques étaient secondairement recueillis.

Résultat

441 prélèvements rectaux ont été réalisés dont 221 étaient positifs (50,1 %). 109 étaient positifs à CT (49,3 %), 70 à NG (31,7 %) et 42 mixtes (19 %). La population infectée était exclusivement masculine, avec un âge moyen de 36 ans et majoritairement homosexuelle (95 %). 46,6 % des patients étaient VIH +. Aucune résistance aux cyclines ou à la ceftriaxone n’était détectée.

Conclusion

Nous assistons à une recrudescence des atteintes anorectales liées aux IST. La population masculine, jeune, homosexuelle, VIH + est particulièrement à risque. Les infections à gonocoque et chlamydiae sont fréquentes, et les formes mixtes non exceptionnelles, justifiant d’une double antibiothérapie. Le dépistage des co-infections chez ces patients et chez leurs partenaires doit devenir un réflexe !

LE MOUEL Jean-Philippe (Amiens)