Une consommation légère à modérée d’alcool pourrait être tolérée chez les patientes coinfectées VIH-VHC

EASL 2016

Sujet

Une consommation d’alcool modérée réduit le risque cardio-vasculaire dans la population générale. La consommation éthylique est fréquente chez les patients VHC, et reconnue comme étant un facteur aggravant la fibrose hépatique lorsqu’elle est importante, surtout chez les femmes. Mais ce risque est-il le même lors d’une consommation dite plus raisonnable? Cette étude évalue les effets à long terme de la consommation d’alcool dans une cohorte de femmes coinfectées VIH-VHC.

Méthode

Au cours de consultations semestrielles, la consommation d’alcool fut identifiée comme absente, légère (< 4 unités d’alcool par semaine), modérée (4-7) ou importante (>7). Un suivi médian de 7 ans (3-12) a été effectué, stoppé en cas d’introduction d’un traitement anti-viral C ou d’une charge virale C indétectable. La fibrose fut évaluée par le test non invasif Fib-4 qui combine l’âge, les taux de transaminases et de plaquettes. Les scores Fib-4 initiaux étaient similaires dans les 4 groupes.

Résultat

Sur 684 patientes, 27% déclaraient une consommation légère, 7% modérée, 20% importante et 46% inexistante. Les facteurs associés à une élévation significative de la fibrose étaient une consommation importante, l’âge, une charge virale du VIH élevée et l’ethnie hispanique, alors qu’être afro-américaine et avoir un traitement anti-rétroviral étaient des facteurs protecteurs. La consommation légère à modérée d’alcool n’était pas associée à la progression de la fibrose dans cette étude.

Conclusion

Dans cette importante cohorte de patientes coinfectées, une consommation légère ou modérée d’alcool ne semble pas aggraver la fibrose. Par contre on confirme l’effet délétère de la consommation importante d’alcool lors d’une hépatopathie chronique. Une réduction de la consommation (4 verres/semaine) plutôt qu’une abstinence serait probablement mieux acceptée chez cette population et pourrait être envisagée si ces résultats se confirment.

Julie Bertrand, Marseille.