La jonction oesogastrique à l’heure des nouvelles technologies (ou à l’heure d’une définition simple…)

L’augmentation de la fréquence des cancers du cardia et le problème croissant de la prise en charge de l’endobrachyoesophage, appelé oesophage de Barrett dans la littérature anglo-saxonne (EBO) a remis en question la définition endoscopique de la jonction oesogastrique normale (1,2). Un EBO est observé dans 6 à 12 % des cas chez des patients présentant un reflux gastroesophagien (3,4) avec risque de 0,5 % par an (5). D’un autre côté, la fréquence des adénocarcinomes oesophagiens a littéralement explosé puisqu’elle a été multipliée par 3 au cours des 30 dernières années (2). Le problème de la définition normale de la jonction oesogastrique (JOG) est donc clairement posé afin de ne pas méconnaître des courts segments d’EBO (CSEBO) susceptibles de dégénérer ultérieurement. Le diagnostic précis de la JOG normale requiert des repères anatomiques normaux précis. Il existe des discordances entre la littérature asiatique et les experts occidentaux, les premiers définissant la JOG comme la terminaison des vaisseaux dits « palissadiques » de la terminaison de l’oesophage, les seconds comme la fin des plis longitudinaux gastriques (6,7). La polémique n’est pas réglée, les différences entre observateurs et peut-être anatomiques, semant le trouble. Le trouble est encore aggravé par la différence de définition entre JOG et jonction de la muqueuse épidermoïde (Squamous cell junction SCJ), trivialement nommée ligne Z chez nous. L’amélioration de la technologie des endoscopes (coloration virtuelle) ou des techniques (chromoendoscopiques) pourrait contribuer à clarifier le débat (8-11).