Dépistage du Cancer Colorectal… Les patients âgés sont aussi concernés !

Position du problème

Le vieillissement de nos populations s'accompagne d'une amélioration permanente de l'espérance de vie des malades y compris à un âge avancé, estimée à 12ans pour un individu de 75ans. Plus de 50% des cancer colorectaux (CCR) surviennent au delà de cet âge alors que le dépistage systématique n'est plus recommandé dans cette population. L'objectif de ce travail était d'évaluer la pertinence du dépistage de masse du CCR au delà de 75 ans en évaluant son impact sur la mortalité et l'incidence

Méthode

Il s'agit d'une étude épidémiologique menée au sein d'une population au sein du registre bourguignon des cancers digestifs entre 1998 et 2002. 45642 patients ont été invités au dépistage systématique par Test Hemocult° tous les 2 ans pendant 7 campagnes successives, entre 50 et 74ans, comparés à une population non invitée de même âge. L'invitation était prolongée jusqu'à 82-86 ans. Les taux de participation, de positivité du test, l'incidence du CCR et la mortalité étaient évalués.

Résultat

4268 patients >74ans ont été inclus lors de la première campagne. Le dépistage était associé à une baisse de mortalité par CCR de 10%. 273p sont perdus de vue (248 décès dont 18 par CCR). La participation était >40% lors des 3 premières campagnes mais décroissait avec l'âge. La positivité du test variait de 1,7% à 3%/campagne. Les stades avancés étaient plus faibles dans la population invitée que dans la population non invitée et ne variait pas en fonction du nombre de campagne.

Conclusion

La participation des sujets âgés au dépistage organisé reste bonne dans cette étude et les performances du test étaient identiques en comparaison aux sujets plus jeunes. Les auteurs ont mis en évidence une réduction modeste de la mortalité par CCR dans cette population âgée. Ils suggèrent qu'une stratégie individualisée de dépistage passant par une phase médicale de remise du test pourrait être plus appropriée, en prenant en compte l'espérance de vie des patients concernés.

Martin DEPAIRE