Hepatite delta : pas mieux que l’interféron pour prévenir le risque de décompensation et la progression de la maladie
Sujet
L’infection par l’hépatite Delta reste la forme la plus sévère d’hépatite virale . L’interféron pégylé alpha (PEG-IFNa) est efficace dans seulement 25-30% des patients avec des effets secondaires fréquents . Le but de cette étude était d’évaluer la prise en charge l’hépatite delta selon 3 différentes stratégies: absence de traitement antiviral spéfifique, les analogues nucléos(t)iques seuls et un traitement à base d’interféron (+/-NUC).
Méthode
136 patients ont été analysés dans une cohorte rétrospective de 350 patients suivie à Hanovre de 1987 et 2012.Il présentaient une infection delta pour laquelle un suivi minimal de 6 mois était disponible (suivi médian 5,2 ans). 45 % des patients étaient cirrhotiques à l’inclusion. Le critère principal de jugement était la survenu d’un événement durant le suivi: épisode de décompensation hépatique (ascite, encéphalopathie, rupture de varice), d’un CHC, la transplantation et le décès.
Résultat
29% des patients n’ont pas été traités, 38% ont été traités par IFNa, et 33% par NUC seuls. Les patients traités IFNa ont présenté significativement moins d’événements que ceux traités par NUC (p <0,01) ou non traités (p <0,01). Les patients présentant une RVS après IFNa (42% 18/43) tiraient bénéfice du traitement en termes de survie sans décompensation comparé aux 2 autres groupes (p =0,02), ainsi qu’aux non-répondeurs à IFNa (p =0,1) sans bénéfice de l’adjonction de NUC
Conclusion
Un traitement par IFNa de l’hépatite delta permet, de diminuer le risque de survenue d’une décompensation. Sa durée optimale reste à définir. Les NUC seuls ou en association avec l’IFNa ne semblent pas avoir d’intérêt dans cette indication.
Fares Nadim Lyon