Hepatite delta : pas mieux que l’interféron pour prévenir le risque de décompensation et la progression de la maladie

EASL 2016

Sujet

L’infection par l’hépatite Delta reste la forme la plus sévère d’hépatite virale . L’interféron pégylé alpha (PEG-IFNa) est efficace dans seulement 25-30% des patients avec des effets secondaires fréquents . Le but de cette étude était d’évaluer la prise en charge l’hépatite delta selon 3 différentes stratégies: absence de traitement antiviral spéfifique, les analogues nucléos(t)iques seuls et un traitement à base d’interféron (+/-NUC).

Méthode

136 patients ont été analysés dans une cohorte rétrospective de 350 patients suivie à Hanovre de 1987 et 2012.Il présentaient une infection delta pour laquelle un suivi minimal de 6 mois était disponible (suivi médian 5,2 ans). 45 % des patients étaient cirrhotiques à l’inclusion. Le critère principal de jugement était la survenu d’un événement durant le suivi: épisode de décompensation hépatique (ascite, encéphalopathie, rupture de varice), d’un CHC, la transplantation et le décès.

Résultat

29% des patients n’ont pas été traités, 38% ont été traités par IFNa, et 33% par NUC seuls. Les patients traités IFNa ont présenté significativement moins d’événements que ceux traités par NUC (p <0,01) ou non traités (p <0,01). Les patients présentant une RVS après IFNa (42% 18/43) tiraient bénéfice du traitement en termes de survie sans décompensation comparé aux 2 autres groupes (p =0,02), ainsi qu’aux non-répondeurs à IFNa (p =0,1) sans bénéfice de l’adjonction de NUC

Conclusion

Un traitement par IFNa de l’hépatite delta permet, de diminuer le risque de survenue d’une décompensation. Sa durée optimale reste à définir. Les NUC seuls ou en association avec l’IFNa ne semblent pas avoir d’intérêt dans cette indication.

Fares Nadim Lyon