Les génériques à bas coût des nouveaux antiviraux directs: un dilemme médical, éthique et sociétal !

EASL 2016

Sujet

Les couts des antiviraux directs empêchent l’accès au traitement du VHC dans de nombreux pays. Or les génériques du sofosbuvir, du ledipasvir et du daclatasvir sont produits en quantité dans certains pays et vendus à un prix inférieur à 1% du prix en Occident. Selon la loi australienne, les individus ont le droit d’importer 3 mois de traitement pour un usage personnel. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de ces génériques importés par les patients en Australie

Méthode

Il s’agit d’un travail prospectif mené dans 2 centres australiens. La qualité des génériques du sofosbuvir (SOF), du ledipasvir (LDV), et du daclatasvir (DCV) et la ribavirine (RBV) importés a été évaluée et confirmée en chromatographie en phase liquide (HPLC) et par résonance magnétique nucléaire (RMN). Les patients ont été évalués avant traitement, aux semaines 4, 8, 12 / et en fin de traitement puis pour SVR 4 et SVR 12.

Résultat

419 patients on été traités, dont 187 SOF/LDV, 20 SOF/LDV/RBV, 183 SOF/DCV et 26 SOF/DCV/ RBV. Dans cette série de patients de la « vraie vie australienne » 30% avaient une cirrhose; 64% étaient de génotype 1, 5% de génotype 2, 28% de génotype 3 et 3% de génotype 4, 5 ou 6. Sur la base de l’analyse intermédiaire la RVS 12 était comparable à celle des essais cliniques utilisant le princeps avec une SVR 12 autour de 96,2%

Conclusion

L’utilisation des nouveaux antiviraux directs contre l’hépatite C sous forme de génériques semble sure et efficace avec une efficacité comparable à celle des molécules princeps. En coutant moins de 1000 dollars le traitement complet, ils nous interrogent sur un modèle de santé et sur la place de l’industrie pharmaceutique. Traiter le monde entier, au sens propre serait possible demain!

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