Complications cutanées sévères sous infliximab (IFX) dans une cohorte MICI pédiatrique
Position du problème
En pédiatrie, il y a une augmentation de l’incidence des MICI traitées par anti TNFalpha. Les effets indésirables cutanés des anti TNF sont bien connus chez l’adulte, mais peu étudiés en pédiatrie malgré leur fréquence élevée. Il s’agit d’atteintes cutanées différentes de l’adulte avec une part infectieuse majeure.
Méthode
Il s’agit d’une étude monocentrique, rétrospective, au sein d’une cohorte de 60 patients (< 18 ans au diagnostic) en cours de traitement par IFX entre 2003 et 2014 suivis pour une MICI à l’hôpital Necker Enfants Malades, Paris avec recueil rétrospectif des données épidémiologiques, cliniques et biologiques. Les complication cutanée sévère étaient définie par la nécessité d’une prise en charge thérapeutique spécifique. (consultation ou traitement).
Résultat
60 patients : 48 maladies de Crohn, 8 rectocolites hémorragiques, 4 colites indéterminées.
Âge moyen au diagnostic de MICI : 10,6 ans. Âge moyen à l’introduction de l’IFX : 12,5 ans
68% biothérapie.
12 patients, soit 20%, ont eu des complications cutanées sévères, survenant dans 83 % au cours de la puberté. Chez 17%, l’arrêt de l’IFX a été nécessaire pour complications dermatologiques et infectieuses survenue chez 12 patients, survenant 21,5 mois après l’apparition de la 1ère lésion cutanée. 9 lésions cutanées différentes étaient retrouvées dont 89% d’origine infectieuse.
2 types de lésions étaient prédominantes : une folliculite (92%) et un eczéma (83%).
L’examen bactériologie était positive à staphylocoque doré pour 100% des abcès, 55% des folliculites et 25% des impétigo. Des antibiotiques (locaux ou systémiques) étaient nécessaires dans 55% des cas après une non réponse au traitement local dans 52%. Ces complications cutanées sévères sont responsables de l’arrêt définitif de l’IFX dans 17% des cas.
Chez 38 % des patients, les lésions ont régressé après la fin de la puberté.
Conclusion
La prévalence des complications cutanées sévères sous IFX est plus élevée (20%) en pédiatrie que chez l’adulte. Alors que chez l’adulte, les complications cutanées sont surtout des lésions de psoriasis, chez l’enfant il s’agit de folliculite et d’eczema, d’origine infectieuse. Chez près d’un patient sur 2 un traitement systémique est nécessaire et chez près d’un sur 5, le traitement par IFX doit être stoppé.
CHAIGNAT Claire. Besancon
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