Le sanctuaire des métastases ovariennes : un mythe ?

JFHOD 2015

Position du problème

Les métastases ovariennes d’origine digestive, et notamment gastrique, posent problème dans leur prise en charge, car souvent symptomatiques et associées à un mauvais pronostic. La chimiosensibilité de cette localisation tumorale reste peu connue. L’objectif de cette étude était d’analyser les caractéristiques des patientes porteuses de métastases ovariennes d’origine gastrique, et de comparer l’efficacité de la chimiothérapie par rapport aux autres localisations secondaires.

Méthode

Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique française menée entre 2011 et 2014.

Résultat

36 patientes inclues, d’âge médian de 50,5 ans (16,5-84). Les métastases ovariennes étaient synchrones dans plus de la moitié des cas (58,3%). Une linite gastrique était diagnostiquée dans 75% des cas.
Le taux de réponse objective était de 33,3% au niveau des sites ovariens, versus 25,8% pour les sites extra ovariens (p non significatif), avec des protocoles de chimiothérapie de première ligne classiques, sans différence entre les protocoles, et ce malgré une faible utilisation des taxanes.
En analyse multivariée, l’absence d’ovariectomie et la présence de sites métastatiques extra ovariens étaient retenus comme facteurs de mauvais pronostic. Cependant l’ovariectomie n’avait été réalisée qu’en l’absence d’autre site métastatique, ce qui représente un biais pour l’interprétation de ces résultats.

Conclusion

La chimiosensibilité des métastases ovariennes d’origine gastrique n’est pas inférieure à celle des autres sites métastatiques dans cette étude.

Marie Desjardin, Delphine Ouvrier