Prodige 20 : Un bénéfice du bevacizumab même après 75 ans!

JFHOD 2015

Position du problème

L’intérêt de l’ajout du bevacizumab (beva) aux chimiothérapies habituelles chez les patients âgés de plus de 75 ans n’a pas été évalué. Les seules données existantes concernent l’association avec la capécitabine.
L’objectif était de mesurer la tolérance et l’efficacité de l’association du beva aux autres protocoles usuels chez les patients âgés.

Méthode

Etude de phase II randomisée incluant des patients âgés de plus de 75 ans atteints d’un cancer colorectal métastatique non résécable. Les patients recevaient une monothérapie (LV5FU2) ou à une bithérapie (FOLFOX ou FOLFIRI) au choix de l’investigateur. La randomisation portait sur l’ajout ou non du beva. Le critère de jugement principal était un score composite d’efficacité et de tolérance évalué 4 mois après la randomisation. L’efficacité était définie par un contrôle tumoral et l’absence de dégradation de la qualité de vie. La tolérance comprenait l’absence d’hospitalisation et de toxicité cardio-vasculaire sévère.

Résultat

102 patients inclus d’âge médian de 80 ans (75 – 91 ans). La moitié des patients ont reçu une monochimiothérapie. Le critère d’efficacité était atteint chez 50% et le critère de tolérance chez 61% des 51 patients sous beva. 35% des patients sous beva répondaient au critère composite. La survie sans progression SSP était augmentée sous beva : 10,7 mois vs 7,8 mois (HR = 0,60 ; IC95 [0,4-0,95]). L’amélioration de la survie globale n’atteignait pas la significativité.

Conclusion

L’ajout du bevacizumab chez les patients âgés de plus de 75 ans semble efficace et bien toléré. Dans l’attente des données matures de survie, le bevacizumab garde sa place chez les patients âgés bien sélectionnés.

Delphine Ouvrier, Marie Desjardin