La plexite myentérique comme facteur prédictif de récidive post-opératoire dans la maladie de Crohn ?

Sujet

La récidive post-opératoire après résection intestinale reste un problème majeur dans la maladie de Crohn. Il a été suggéré que la plexite myentérique (présence de cellules inflammatoires à l’intérieur ou au contact des plexus nerveux) pourrait favoriser la récidive post-opératoire.
Le but de ce travail était de rechercher si la présence d’une plexite myenterique était associée à une récidive post-opératoire.

Méthode

Les patients consécutifs opérés au CHU de Clermont-Ferrand d’une résection intestinale avec anastomose iléocolique entre 1986 et 2015 ont été inclus. La récidive post-opératoire endoscopique, clinique et chirurgicale était évaluée et les pièces opératoires étaient examinées rétrospectivement à la recherche d’une plexite au niveau des marges de résection proximale.

Résultat

Au total, 75 patients ont été inclus. Après ajustement sur les facteurs de risque reconnus (tabac, lésions ano-périnéales, antécédent de résection, résection > 50 cm et phénotype fistulisant), la présence d’une plexite myentérique était le seul facteur de risque de récidive endoscopique (HR 8,83 IC95% [1,6 – 48,6 ]) et la présence d’une plexite myentérique avec au moins un lymphocyte ou un PNN était associée à une augmentation du risque de récidive post-opératoire clinique.

Conclusion

La présente d’une plexite myentérique est associée à un surrisque de récidive post-opératoire endoscopique et clinique. Différencier les patients à haut risque de récidive permettrait d’adapter le délai avant réalisation d’une coloscopie de contrôle à la recherche d’une récidive post-opératoire.

Julien Kirchgesner, Paris