Les mutations BRAF V600E et KRAS exon 2: facteurs pronostiques dans le CCR de stade III ?

Sujet

Le statut KRAS est connu comme marqueur de résistance aux anti-EGFR chez les patients porteurs d’un CCR métastatique.
BRAF V600E est reconnu comme un facteur de mauvais pronostic chez les patients métastatiques.
Qu’en est-il des patients en adjuvant?

Méthode

Etude ancillaire de 3934 tumeurs issues de 2 grandes études de phase III avec extraction de l’ADN tumoral et analyse du statut MSI en immunohistochimie.
Les patients traités par FOLFOX seul ou en association au Cetuximab sont répartis en 3 groupes: BRAF muté, KRAS muté et double Wild-Type (dWT).
L’objectif principal est d’évaluer l’association entre statut mutationnel, temps jusqu’à récidive, survie après rechute et survie globale.

Résultat

Chez les patients MSS (56% dWT, 37% KRAS muté exon 2, 7% BRAF muté), la survie globale à 3 ans est de 91%, 86% et 74% respectivement (p<0,0001). La moitié des patients rechutent à 1 an, 2,09 ans et 2,57 ans selon leur statut: BRAF muté, KRAS muté et dWT.
Ces résultats restent significatifs après ajustement sur les facteurs pronostiques reconnus.
Chez les patients MSI, le statut mutationnel n’est pas un facteur pronostic.

Conclusion

Le statut BRAF V600E et KRAS sur l’exon 2 dans le CCR de stade III est un facteur pronostic uniquement chez les patients MSS.

Sigrand Julie (Marseille)
Rabilloud Marie-Laure (Vannes)