Va-t-on de nouveau vers des traitements oraux dans les MICI ?

UEG-Week-Vienne

Sujet

Une étude accueillie avec beaucoup d’enthousiasme, menée par une équipe italienne (Monteleone G et al.), a évalué l’efficacité du mongesern dans la maladie de Crohn. Pour information, il s’agit d’un oligonucléotide qui bloque le SMAD7 et restaure la voie de signalisation anti-inflammatoire TGF-ß1. Il est exclusivement administré par voie orale et a une action topique sur le colon droit et l’iléon.

Méthode

Cet essai contrôlé randomisé en double aveugle évaluait le mongersen en induction chez des patients porteurs d’une maladie de Crohn active (CDAI entre 220-400) corticodépendants ou corticorésistants. Les lésions étaient exclusivement localisées au niveau du colon droit et/ou de l’iléon. Les patients ayant des lésions fistuleuses, sténosantes ou abcédés n’ont pas été inclus. Les patients étaient randomisés en 4 bras : mongersen 10 mg/j (n=41), 40 mg/j (n=40), 160 mg/j (n=43) et placebo (n=42). La durée du traitement était de 2 semaines et le suivi de 84 jours.
Les critères de jugement principaux étaient une rémission clinique (CDAI < 150 à J15 maintenue sur une durée ≥ 2 semaines) et la sécurité d’emploi. Les critères secondaires étaient une réponse clinique (diminution du CDAI d’au moins 100 points à J15 et à J28) ainsi que le taux de patients ayant un CDAI < 150 à J15, J28 et J84.

 

Résultat

Le taux de rémission clinique était significativement plus important dans les 2 groupes mongersen 40 mg/j (55 %) et 160 mg/j (65 %) par rapport au groupe 10 mg/j (12 %). Il n’y avait pas de différence significative entre le placebo (9,5 %) et la dose de 10 mg/j (12 %). La réponse clinique était significativement plus importante chez les patients recevant 10 mg/j (37 %), 40 mg/j (57,5 %) et 160 mg/j (72%) que chez les patients sous placebo (17 %) à J28. Cette différence significative était maintenue à J84.
Les effets indésirables rapportés étaient similaires entre les groupes et étaient davantage attribués à la maladie qu’au traitement.

 

Conclusion

Le mongersen par voie orale est bien toléré avec peu d’effets systémiques, en raison de sa libération locale au niveau du colon droit et de l’iléon. Il permet  une rémission clinique dans plus de la moitié des cas à des doses de 40 mg/j et de 160 mg/j et un maintien significatif de la rémission à J84 après deux semaines de traitement,chez des patients atteints de maladie de Crohn modérée et cortico-résistantes ou dépendantes.

 

Auteur : Monteleone G et al.
Rédacteur : Nadia Fathallah