Transplantation du foie en 2004

Introduction

Huit cents transplantations hépatiques (TH) sont actuellement réalisées par an en France. La TH est devenue le traitement optimal des maladies hépatiques chroniques et aiguës en phase terminale. En raison d’une part des délais d’attente et d’autre part de résultats meilleurs quand elle est réalisée avant le stade ultime, il est nécessaire de la considérer quand le pronostic vital est engagé dans un délai de 1 à 3 ans.

Les indications électives et validées (Cirrhose Biliaire Primitive, Cholangite Sclérosante Primitive, Atrésie des voies biliaires chez l’enfant et les hépatites fulminantes et subfulminantes) par la conférence de consensus de 1993 se sont élargies [1]. Les cirrhoses virales (C, B, B + Delta) constituent actuellement la première cause de TH chez l’adulte suivies par la cirrhose alcoolique et le carcinome hépatocellulaire. Ces nouvelles indications fréquentes devraient être reconnues par la nouvelle conférence de consensus qui aura lieu en France en décembre 2004. Le patient doit être référé assez tôt dans l’évolution de la maladie hépatique à un centre de transplantation.

» Quand transplanter ?

Les médecins en charge des patients candidats à une éventuelle TH doivent tenir compte de plusieurs éléments. Entre le moment où un patient est adressé à un centre de transplantation hépatique et son inscription sur la liste d’attente nationale tenue par l’Etablissement Français des Greffes, le délai minimum est de 1 à 3 mois. Il faut tenir compte du temps pris par le centre de transplantation pour confirmer le bien fondé de l’in-dication, du temps pris par le bilan pré-transplantation et par les formalités administratives d’inscription en liste nationale d’attente. Par ailleurs, le délai d’obtention d’un greffon varie entre 0 à 6 mois pour un patient du groupe sanguin A, entre 6 et 24 mois pour un patient du groupe sanguin O. Au total, il faut compter un minimum de 6 mois entre la première consultation pré-transplanta-tion et la transplantation elle-même en dehors de quelques exceptions. Le greffon étant attribué par l’Etablisse-ment des Greffes, selon le groupe sanguin, à une équipe de transplantation et non à un patient nominatif, les équipes ont toujours la possibilité de transplanter le patient de gravité supérieure par rapport à un patient inscrit plus tôt, mais les patients un peu moins atteints ne doivent pas être sans cesse reportés au risque de voir leur maladie s’aggraver.

» Qui transplanter ?

Les principales indications sont résumées dans le tableau I.


TABLEAU I
INDICATIONS DE LA TRANSPLANTATIONS HÉPATIQUE CHEZ L’ADULTE

Maladies chroniques du foie

Maladies cholestatiques

Cholangite sclérosante primitive
Cirrhose biliaire primitive
Cirrhose biliaire secondaire

Cirrhoses dues aux virus des hépatites

Cirrhose due au virus de l’hépatite B
Cirrhose due aux virus de l’hépatite B et de l’hépatite delta
Cirrhose due au virus de l’hépatite C

Cirrhose alcoolique

Hépatite chronique active auto-immune

Syndrome de Budd Chiari

Maladies parasitaires

Echinococcose Alvéolaire

Maladies Métaboliques

1) avec atteinte hépatique

Maladie de Wilson
Hémochromatose primitive
Déficit en alpha 1-antitrypsine
Porphyrie Erythropoïétique
Maladie de Gaucher

2) sans atteinte hépatique mais dues à un déficit enzymatique métabolique hépatique prédominant

Hyperoxalurie primitive
Hypercholesterolémie essentielle
Polyneuropathie amyloïde avec transthyrétine anormale

Tumeurs malignes primitives du foie

Carcinome hépatocellulaire
Carcinome hépatocellulaire fibrolamellaire
Hémangioendothéliome épithélioïde du foie
Carcinome cholangiocellulaire

Insuffisances hépatiques aiguës

Hépatites fulminantes et subfulminantes

Maladie de Wilson (forme fulminante)

Syndrome de Budd Chiari (forme fulminante)

Autres causes d’insuffisance hépatique aiguë : traumatique, chirurgicale…

 

Les maladies chroniques du foie

L’existence d’une ascite récidivante, ou réfractaire, d’un épisode de péritonite bactérienne spontanée, d’hémorragie digestive par rupture de varices non contrôlée médicalement, d’un ictère, d’une baisse des facteurs de coagulation en dessous de 50 % doit faire discuter la transplantation hépatique. Pour le médecin transplanteur, il est parfois difficile de prendre une décision dès la première consultation, la notion d’évolutivité et de rapidité de l’évolu-tion est une information importante dans la prise de décision, et l’impres-sion clinique du médecin référent en charge du patient est importante dans la décision.

» Les maladies cholestatiques

Elles ont en commun l’indication qui est souvent portée pour un ictère et l’insuffisance hépatique n’apparaît qu’au stade terminal.

LA CIRRHOSE BILIAIRE PRIMITIVE (CBP)

La survie à 5 ans après transplantation est de 77 % dans la série de l’ELTR [2].

La CBP évolue en trois phases : 1) une première phase asymptomatique, révélée par une cholestase biologique ou par des manifestations extrahépatiques qui peuvent durer plus de 10 ans ; 2) une seconde phase symptomatique avec prurit, ictère, asthénie ; 3) une troisième phase dite terminale évoluant en moyenne sur deux ans.

L’indication de TH doit être portée au début de cette dernière phase. Les éléments faisant suspecter l’entrée dans cette phase sont l’élévation croissante de la bilirubine [3-7] et l’apparition de complications de la maladie. Les indications actuelles de la TH sont une bilirubinémie croissante > 100 µmol/l qui prédit la survenue rapide d’une insuffisance hépatique, l’apparition d’une ascite et/ou d’une hémorragie digestive par rupture des varices œsophagiennes, l’apparition d’une insuffisance hépatique qui signent le stade ultime de cette maladie [8, 9]. Un prurit invalidant résistant à tous les traitements médicaux, associé à une asthénie majeure croissante est à considérer, même isolé, comme une indication à la transplantation. Comme l’a montré un travail commun de l’équipe de Pittsburgh et de la Mayo Clinic, il importe de ne pas poser trop tardivement l’indication de la TH [10]. Les survies rapportées dans les centres européens sont de 83, 77 et 69 % à 1, 5 et 10 ans après la TH. Après avoir été longtemps controversée, la récidive de la CBP sur le greffon est maintenant reconnue et définie par des critères histologiques et évaluée entre 10 à 20 % à 5 ans. On observe au niveau des espaces portes un infiltrat de cellules mononucléées, des nodules lymphoïdes, des granulomes épithélioïdes et une atteinte de canaux biliaires [11]. Les anticorps anti-mitochondries persistent après la greffe et ne sont donc pas un outil diagnostique. Le traitement de la récidive par acide ursodésoxycholique est en évaluation.

LA CHOLANGITE SCLÉROSANTE PRIMITIVE (CSP)

L’évolution de la CSP est marquée par des épisodes d’angiocholites, la survenue d’un ictère, la constitution d’une cirrhose biliaire secondaire. Il existe une possibilité de transformation maligne en carcinome cholangiocellulaire ; ce risque augmente avec la durée de l‘évolution et devient supérieur à 30 % après dix ans d’évolution [12]. L’indication de TH peut être portée en cas de survenue d’un ictère persistant avec une bilirubine supérieure à 100 µmol/L, en cas d’épisodes d’an-giocholite récidivants, quand les gestes de dérivation biliaire chirurgicale ou par drainage paraissent non indiqués, en cas de survenue de complications de l’hypertension portale et en cas de survenue d’une insuffisance hépatique. On est confronté à plusieurs difficultés dont la principale est le risque de découvrir un carcinome cholangiocellulaire au moment de la TH. Ce risque est difficile à prévoir avant la TH. Certains éléments peuvent le faire craindre : la découverte de volumineuses adénopathies du pédicule hépatique, une altération récente de l’état général, une majoration récente de la dilatation des voies biliaires, une élévation de l’antigène carcino-em-bryonnaire ou du CA19,9, une évolution supérieure à 10 ans. Le plus souvent, le diagnostic ne sera fait que lors de la TH et de l’examen extemporané.

Après transplantation hépatique, le risque de récidive du cholangiocarcinome est important, évalué à 51 % survenant dans les 2 ans après la TH dans 84 % des cas [13]. La récidive de la CSP survient dans 10 à 20 % des cas [14].

LA CIRRHOSE BILIAIRE SECONDAIRE

Certaines cirrhoses peuvent être secondaires à des anomalies anatomiques des voies biliaires, à une lithiase intra-hépatique, ou à un traumatisme opératoire de la voie biliaire. La transplantation peut être envisagée quand une intervention de dérivation des voies biliaires est impossible ou inefficace ou au stade de cirrhose constituée avec persistance de cholestase clinique malgré une dérivation biliaire perméable. La transplantation est indiquée en cas de survenue d’un ictère permanent, d’une ascite et de complications de l’hypertension portale. L’indication chez ces patients qui sont souvent des multi-opérés doit être envisagée à un stade précoce de la maladie ; en effet, il existe souvent des adhérences très inflammatoires autour du foie et du pédicule hépatique, la phase d’hé-patectomie peut alors devenir très hémorragique s’il existe une hypertension portale, une ascite et une insuffisance hépatique.

» Cirrhoses dues aux virus des hépatites

CIRRHOSE DUE AU VIRUS DE L ’ HÉPATITE B

L’indication de la greffe doit être posée lorsque surviennent une ascite, une péritonite bactérienne spontanée ou une hémorragie digestive récidivant malgré un traitement préventif des varices bien conduit. La cirrhose due au VHB doit être considérée comme une maladie évolutive. Ainsi, l’apparition de complications fait craindre l’évolution vers l’aggrava-tion et non vers la stabilisation.

Le principal problème est le risque de réapparition de la maladie virale B après la greffe. Ainsi, la prévention de la récidive repose sur l’administration au long cours d’immunoglobulines polyclonales anti-HBs de façon à maintenir un taux protecteur dans le sérum supérieur à 150 UI/L [15] en l’absence de réplication virale en pré-greffe. L’existence d’une réplication virale n’est pas une contre-indication à la TH. L’utilisation d’un analogue nucléosidique ou nucléotidique (LAMIVUDINE +/-ADEFOVIR) associé à l’administra-tion d’Ig anti-HBs au long cours (taux anticorps HBS> 500 UI/l) réduit la récidive à 10 % [16, 17].

CIRRHOSE DUE AU VIRUS DE L ’ H É PATITE C

La cirrhose virale C est devenue la principale indication de TH. L’infec-tion par le VHC persiste après la greffe dans 90 % des cas, comme en atteste la présence de l’ARN-VHC dans le sérum [18]. Environ 75 % des patients développent une hépatite aiguë qui évolue dans 60 % des cas vers une hépatite chronique [18]. La survie après TH du greffon et du patient est de 57 % et 70 % à 5 ans respectivement dans une cohorte américaine comparativement à 68 % et 77 % chez des patients non infectés par le VHC [19]. L’histoire naturelle de l’infection par le VHC est accélérée chez les patients transplantés avec un risque de progression vers la cirrhose dans les 5 ans, de 10 % dans l’étude de Feray [20] et de 40 à 50 % dans d’autres études [21, 22].

En période post-greffe, un traitement antiviral C peut être proposé pour freiner la progression de la fibrose [23], le taux de réponse virologique soutenue est de 21 %. Nous n’avons pas d’information sur l’utilisation de l’interféron pégylé dans cette population [24]. Il est nécessaire de définir quels patients doivent être traités et à quel moment par rapport à l’infection virale. Le but de ce traitement est de freiner la progression vers la fibrose extensive et d’éviter la retransplantation hépatique qui survient dans 3,6 à 44 % selon les séries [25, 26]. Les résultats des retransplantations pour récidive C dans le registre ELTR sont identiques à ceux qui sont obtenus pour les autres indications de retransplantation (survie d’environ 50 % à 5 ans) [2].

» Autres cirrhoses

LA CIRRHOSE ALCOOLIQUE

Elle est devenue la deuxième indication de TH en France et en Europe. Une abstinence complète minimale de 6 mois est exigée avant de poser l’indication de TH pour deux raisons. La première, après sevrage, la fonction hépatique peut s’améliorer et la seconde, cela permet d’évaluer la compliance du patient.

Il est recommandé de réaliser une biopsie hépatique avant de prendre la décision de TH à la recherche d’une hépatite alcoolique aiguë. La guérison par l’abstinence d’une hépatite alcoolique aiguë peut améliorer considérablement le pronostic de la fonction hépatique et éviter ou retarder la TH. L’indication de TH doit être discutée chez des patients compliants dont la maladie hépatique s’aggrave ou souffrant d’épisodes d’encéphalopa-thie hépatique spontanés malgré une abstinence de 6 mois.

Le risque de récidive de l’alcoolisme semble lié à la durée d’abstinence prétransplantation et est évalué entre 10 et 30 % selon les équipes [27]. C’est seulement la récidive massive qui pose le plus de problèmes conduisant rapidement à la cirrhose. Dans la série de Pageaux, la récidive de alcool a été responsable de 15 % des décès et de l’apparition rapide d’une cirrhose sur le greffon à 32 mois de la transplantation chez un patient [28]. La survie après TH est de 70 % à 10 ans.

LA CIRRHOSE AUTO – IMMUNE

La transplantation est indiquée dans plusieurs cas :

lors de la survenue de complications telles que l’ascite ou l’hémorragie digestive malgré un traitement immunosuppresseur bien conduit et lorsque la maladie apparaît évolutive (constitution d’une cirrhose) ;
dans des formes graves d’emblée où la maladie est révélée par une ascite ou une infection du liquide d’ascite avec effondrement des facteurs de coagulation ; la transplantation peut être indiquée en urgence.
dans les formes fulminantes, le traitement immunosuppresseur est habituellement inefficace et la TH doit être envisagée d’emblée ou après un très court essai de corticothérapie.

 

Les tumeurs du foie

» Tumeurs primitives du foie

CHC

L’indication de TH en cas de CHC sur hépatopathie chronique est limitée par le risque de récidive tumorale, favorisée par le traitement immunosuppresseur et par la cause de la maladie chronique (virus B ou C). Les critères de TH sont ceux établis par Mazafferro et Bismuth [29-31] : 1 nodule de moins de 5 cm ou moins de 3 nodules de moins de 3 cm. Il existe un risque de récidive quand ces critères ne sont pas respectés : envahissement d’un ganglion, forme multinodulaire (plus de 3 nodules) et envahissement vasculaire [32]. Le degré de différenciation cellulaire et la présence d’un micro-envahissement vasculaire seraient aussi des facteurs prédictifs de récidive. La survie à 10 ans des CHC transplantés toutes indications confondues est de 45 %. La survie sans récidive tumorale peut dépasser 80 % à 5 ans pour des tumeurs de moins de 3 cm et sans atteinte vasculaire [29, 31].

Pendant la période d’attente d’obten-tion du greffon, le principal risque est la progression tumorale qui peut faire sortir le patient de liste. Ce risque a été estimé à 4 % [33]. Il est ainsi important de discuter un traitement (chimio-embolisation et/ou traitement percutané) durant la période précédant la transplantation. Ce délai est variable selon le groupe sanguin et les centres. L’alternative est le recours au donneur vivant familial qui réduit le délai d’attente.

LE CHOLANGIOCARCINOME

Cette tumeur présente le plus grand risque de récidive par sa grande diffusion dans les gaines nerveuses, péri-nerveuses et dans les ganglions. La TH est réservée aux tumeurs diagnostiquées à un stade très précoce en l’absence de toute dissémination extra-hépatique surtout ganglionnaire. Des taux de survie atteignant 92 % à un 1 an dans les tumeurs de Klatskin ont été rapportés [34], ce taux s’effondre à 0 % à 2 ans si un ganglion est envahi [34]. Une étude récente portant sur 207 cholangiocarcinomes ou hépato-cholangiocar-cinomes ont rapporté un taux de 51 % de récidive de choalangiocarcinome et survenant dans les deux ans suivant la TH dans 84 % des cas. La survie après récidive dépasse rarement 1 an [13]. Pour améliorer la survie post TH, des équipes de TH ont mis au point des traitements néoadjuvants. L’équipe de la Mayo Clinic ont rapporté leur expérience d’un traitement avant la TH combinant une irradiation et une chimiothérapie (bolus de 5 FU puis 5 FU en perfusion continue à la pompe) [35]. Les 11 patients transplantés parmi les 19 inclus dans le protocole sont en vie à 3 ans après la greffe et un patient a récidivé. La plupart des centres considèrent que ce type de tumeur est une contre-indication à la transplantation en raison du risque de récidive.

HÉMANGIOENDOTHÉLIOME ÉPITHÉLIOÏDE DU FOIE

Cette tumeur d’origine vasculaire endothéliale a un potentiel d’évoluti-vité lent. Cependant, elle ne se manifeste qu’à un stade très tardif. La TH est indiquée en cas de tumeur inextirpable par hépatectomie partielle et en cas d’absence d’envahissement extra-hépatique. Des cas de survie prolongée ont été rapportés après TH [36] mais des récidives tumorales ontété décrites [37].

CARCINOME FIBROLAMELLAIRE

Il s’agit d’une forme histologique particulière de CHC sur foie sain touchant la femme jeune. Il est caractérisé par une évolution maligne plus lente. C’est une bonne indication de la TH lorsque l’exérèse par hépatectomie partielle n’est pas possible du point de vue carcinologique. Le risque de récidive n’est pas nul, pouvant être expliqué par le fait que ne sont transplantés que les patients ayant une grosse tumeur.

» Les cancers secondaires du foie

L’indication de TH est abandonnée pour les métastases hépatiques à l’excep-tion de quelques tumeurs rares d’évo-lution lente (tumeurs neuro-endo-crines). Dans la plus grande série publiée de 103 patients, le taux de survie à 5 ans est de 47 % et le taux de survie à 5 ans sans récidive de 34 % [38].

 

 

Syndrome de Budd Chiari

Le traitement de choix du syndrome de Budd Chiari est la dérivation portocave soit par anastomose mésentericocave ou portocave soit plus rarement par dérivation mésoatriale. Les indications de TH sont :

forme suraiguë avec cytolyse majeure, effondrement des facteurs de coagulation, encéphalopathie dont le seul traitement est la greffe d’ur-gence ;
certains Budd Chiari chroniques lorsqu’il existe une cirrhose constituée avec une insuffisance hépatique ou en cas d’échec de l’ana-stomose portocave.
Lorsqu’une TH est décidée, il est important d’identifier la maladie thrombo-embolique associée et de la traiter pour éviter la récidive de thrombose des veines sus-hépatiques [39].

 

Échinococcose alvéolaire

Cette maladie parasitaire présente dans certaines régions de l’est de la France et de l’Europe centrale peut entraîner l’apparition d’abcès hépatiques, d’une cirrhose biliaire, d’angiocholites à répétition. L’exérèse des parties du foie atteintes peut se révéler impossible et nécessiter une TH [40].

 

Maladies métaboliques du foie

» Maladies dues à un trouble métabolique d’origine hépatique
et dont l’organe atteint est le foie

MALADIE DE W ILSON

Dans la plupart des cas, le traitement de la maladie de Wilson est médical. Les indications de TH sont :

en urgence dans les formes fulminantes de la maladie de Wilson car l’évolution spontanée et sous D Pénicillamine est le plus souvent mortelle [41, 42]. Mais il a été rapporté dans quelques cas [10, 11] une amélioration sous D Penicillamine avant le stade d’encéphalo-pathie hépatique évitant ainsi le recours à la TH [43] ;
dans les formes avec cirrhose décompensée d’emblée : en effet dans ces cas, la D Penicillamine doit être utilisée de façon prudente sous stricte surveillance médicale car le traitement médical peut échouer voire être délétère si la maladie s’aggrave, la D Penicillamine doit être arrêter et l’indication de TH doit être posée ;
dans les formes où la maladie hépatique s’aggrave sous D Penicillamine [44] ;
dans les formes de poussée aiguës de Wilson lorsque les patients arrêtent brutalement un traitement au long cours par D Penicillamine, il arrive que la reprise du traitement par D Penicillamine soit inefficace [45] ;
dans les formes de Wilson neurologique ne répondant pas au traitement médical malgré la persistance d’une bonne fonction hépatique [46].

DÉFICIT EN ALPHA AT

Un quart des enfants ayant le phénotype PiZ ont une cholestase néonatale et 50 % d’entre eux vont développer une cirrhose. Lorsqu’il existe une cirrhose constituée, elle évolue toujours vers le décès [47]. Ainsi dans ces cas, l’indication de TH est formelle. Le trouble métabolique est complètement corrigé par la TH sans risque de récidive.

TYROSINÉMIE HÉRÉDITAIRE

Cette maladie rare due à un déficit en fumaryl acétoacétate hydrolase (FAH) est caractérisée par une atteinte hépatocellulaire, une dysfonction tubulaire rénale, un rachitisme hypophosphatémique. La forme aiguë se caractérise par des troubles digestifs, une hépatomégalie dès les premières semaines de la vie et évolue vers l’insuffisance hépatique avant l’âge de 8 mois et de décès dans 90 % des cas à 12 mois [48]. Le traitement de la tyrosinémie héréditaire repose actuellement sur une diète restrictive en tyrosine, phénylalanine et méthionine, accompagnée d’un traitement par un inhibiteur de l’enzyme hydroxyphénylpyruvate dioxygénase, en amont de la FAH, le 2-(2-nitro-4-trifluorométhylbenzoyl)-1,3-cyclohexanedione (NTBC). La forme chronique se manifeste par une cirrhose avec une survie dépassant rarement l’âge de 10 ans. La transplantation peut être retardée afin de permettre à l’enfant de grandir, mais une surveillance stricte par échographie et dosages réguliers de l’alphafœto-protéine doit être effectuée car le risque de CHC est élevé [49]. La TH doit être envisagée en cas de non réponse au NTBC, de risque élevé de malignité et de mauvaise qualité de vie due à la restriction alimentaire [50].

» Défauts métaboliques en partie d’origine hépatique

HÉMOCHROMATOSE PRIMITIVE DU FOIE

Cette maladie héréditaire caractérisée par une surcharge en fer de l’orga-nisme peut entraîner l’apparition d’une cirrhose avec un risque élevé de CHC.

La principale indication de TH dans l’hémochromatose est représentée par l’apparition d’un carcinome hépatocellulaire dont l’exérèse par hépatectomie partielle n’est pas réalisable. Plus de 50 % des tumeurs primitives du foie ont été découvertes sur le greffon dans une série de 37 patients transplantés pour hémochromatose [51]. La survie à 5 ans est seulement de 40 % avec 50 % de décès la première année de la greffe en rapport avec un sepsis [52].

PORPHYRIE ÉRYTHROPOÏÉTIQUE OU PROTOPORPHYRIE

La constitution d’une cirrhose avec insuffisance hépatique par accumulation de pigments protoporphyriques est de mauvais pronostic et doit faire envisager une TH [53]. Cette dernière corrige partiellement le déficit métabolique puisqu’une partie du déficit enzymatique est d’origine érythrocytaire et il peut y avoir une réaccumulation de pigments protoporphyriques dans le foie greffé. Une greffe de moelle osseuse réalisée pour leucémie aiguë myéloïde chez une patiente qui avait aussi une protoporphyrie a permis de traiter aussi la protoporhyrie [54].

MALADIE DE GAUCHER

Elle n’est corrigée que partiellement par TH et une récidive peut survenir [55].

» Maladies dues à un trouble métabolique d’origine hépatique dont l’organe atteint n’est pas le foie

NEUROPATHIE AMYLOÏDE FAMILIALE HÉRÉDITAIRE

La neuropathie amyloïde héréditaire est une maladie génétique autosomale dominante caractérisée par une neuropathie sensitivo-motrice ascendante et une atteinte du système nerveux autonome, évoluant spontanément vers un état grabataire. L’évolution est constamment mortelle dans une médiane de 10 ans suivant l’apparition des premiers symptômes. Elle est secondaire aux dépôts de transthyrétine mutée (TTR) sur les tissus nerveux. Les dépôts amyloïdes peuvent être présents également dans le cœur (responsables d’une cardiomyopathie hypertrophique et de troubles du rythme et de conduction) et dans le rein. Le trouble initial est une anomalie génétique avec production par le foie d’une TTR mutée. La TH ralentit l’évolution de la maladie en supprimant la production de TTR mutée. Il faut prendre la décision de TH dès l’apparition des premiers symptômes [56-58].

 

 

Les nouvelles indications dans les maladies chroniques du foie

L’infection par le VIH n’est plus une contre-indication stricte à la TH. Un programme (protocole ANRS) de TH chez les malades co-infectés par le VIH et VHC a été débuté à l’Hôpital Paul Brousse. Les malades doivent être stables sur le plan VIH (CD4 > 150/mm, charge virale VIH indétectable) et ne pas avoir présenté d’infection opportuniste [59]. Les premiers résultats semblent montrer l’absence d’accélération de la maladie VIH. Les malades sont cependant exposés au risque de la récidive virale C.

» Maladies aiguës du foie

L’hépatite fulminante (HF) est définie par la survenue au cours d’une hépatite aiguë, chez une personne n’ayant pas de maladie chronique du foie d’une encéphalopathie moins de 15 jours après le début de l’ictère. On parle d’hé-patite subfulminante (HSF) lorsque l’encéphalopathie survient 15 jours à 3 mois après le début de l’ictère [60]. Le pronostic spontané de l’hépatite fulminante est mauvais puisque la mortalité est de 80 %.

La transplantation hépatique s’est imposée comme thérapeutique de HF ne guérissant pas avec le seul traitement symptomatique ou curatif qui peut être insuffisant dans certains cas. L’une des difficultés est de poser l’indication de TH. Il faut définir les patients qui vont guérir spontanément et les patients qui vont mourir, ces derniers devront être transplantés. L’indication doit être portée le plus tôt possible ; en effet, l’évolution spontanée peut se faire vers la mort en quelques jours, et le temps de trouver un donneur n’est jamais connu. Le patient doit être transféré le plus tôt possible dans un centre de transplantation. Les critères de TH communément admis en France sont ceux permettant de prédire la mortalité spontanée des HF et HSF. Ces critères sont les suivants : 1) l’appari-tion d’une confusion ou d’un coma, associée à une diminution du facteur V à moins de 30 % chez un patient de plus de 30 ans ; 2) l’apparition d’une confusion ou d’un coma, associée à une diminution du facteur V à moins de 20 % chez un patient de moins de 30 ans [61].

 

 

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