IRM et maladies pancréatiques

INTRODUCTION

Même si le scanner est toujours considéré comme la méthode de référence dans la pancréatite aiguë et pour la détection des calcifications de la pancréatite chronique, l'IRM a pris une place de plus en plus importante grâce à sa capacité à explorer de façon non invasive les canaux pancréatiques, le parenchyme pancréatique et l'imagerie des vaisseaux pancréatiques. Dans le passé, le pancréas a été un des organes les plus difficiles à étudier en IRM principalement en raison des artéfacts de mouvement et du temps nécessaire pour les séquences en pondération T2. Ces limites ont été balayées par les innovations récentes permettant l'utilisation de séquences rapides notamment en apnée, l'imagerie dyna­mique après injection de produit de contraste et l'imagerie après administration de sécrétine.

 

Technique

L'IRM optimale du pancréas nécessite l'utilisation d'aimants à champ magnétique élevé, de gradients puissants et rapides, d'antenne de surface en réseau phasé et de séquences adaptées ; sous ces conditions l'IRM du pancréas est réalisée dans un temps raisonnable.

» Imagerie du parenchyme pancréatique

Le pancréas est exploré avec des séquences en pondération T2 et T1 dans les plans axial et coronal [1].

a) Les séquences en pondération T2 comprennent : a) une séquence HASTE qui est une séquence « single-shot » avec acquisition de la moitié du plan de Fourier en utilisant la symétrie de l'es-pace K pour reconstruire l'image avec temps d'écho court (40 à 80 millisecondes) et long, en axial et en coronal. Le principal avantage de cette séquence est sa faible sensibilité aux artéfacts de mouvement notamment si le patient ne tient pas l'apnée. Chaque coupe est acquise en environ une seconde. Elle a comme inconvénient un signal sur bruit inférieur à une séquence Fast Spin Echo multishot et un aspect un peu flou appelé « blurring » ce qui explique la sensibilité plus faible pour détecter des petites lésions à bas contraste. Avec cette séquence, les lésions liquidiennes dans ou autour du pancréas apparaissent fortement hyperintenses comme la voie biliaire principale et le canal pan­créatique principal. Elle n'est habituellement pas réalisée avec suppression de graisse mais celle-ci est indiquée lorsqu'on recherche des col­lections péripancréatiques.

b) Une séquence T2 conventionnelle en Fast Spin Echo avec suppression de graisse et compensation respiratoire car elle est acquise en respi­ration libre. C'est la séquence de référence T2 pour l'imagerie hépatique, elle n'est pas indispensable à l'IRM du pancréas.

c) Séquences en pondération T1 : Deux types de séquences en écho de gradient T1 peuvent être utilisés. Le premier est une imagerie du déplacement chimique avec au cours de la même séquence la réalisation d'images en phase et en opposition de phase, le deuxième type est une imagerie T1 avec suppression de graisse, cependant le nombre de coupes est limité au cours d'une apnée. L'alternative est de réaliser une stimulation sélective de l'eau qui permet de couvrir la totalité du pancréas au cours d'une apnée. La suppression de graisse ou la stimulation sélective de l'eau donnent la même image : un pancréas qui apparaît homogène et hyperintense entouré de la graisse hypo-intense. Il s'agit d'une excellente séquence pour identifier des foyers de pancréatite focale ou des lésions du pancréas qui sont moins intenses que l'intensité normale du pancréas. Elle semble moins per­formante lorsque le pancréas est le siège d'une pancréatite chronique diffuse où la fibrose pancréatique est responsable d'une hypo-intensité homogène du pancréas. D'autres séquences en pondération T1 comme l'Echo de Spin et les séquences en inversion/récupération ne font pas partie des protocoles en routine.
L'imagerie dynamique après injection de chélates de Gadolinium est indiquée lorsqu'on suspecte une tumeur pancréatique et elle peut être réalisée avec des séquences en écho de gradient 2D ou 3D avec saturation de graisse ou stimulation sélective de l'eau à 3 temps différents : 15 à 20 secondes, 45 secondes et 90 secondes après injection de produit de contraste. Lorsqu'on recherche un contingent fibreux, on peut ajouter une séquence tardive, 10 mn après l'injection du produit de contraste. Le meilleur rehaussement du pancréas est obtenu 15 secondes après l'ar-rivée du produit de contraste dans l'aorte abdominale et le rehaussement optimal du foie et des vaisseaux péripancréatiques s'observent au­delà de 25 secondes après l'arrivée du bolus [2]. Les séquences en 3D sont une variante de l'angio MR avec un angle de bascule petit, une sup­pression de graisse et l'interpolation de coupes. Ces séquences ont été proposées pour combiner une imagerie parenchymateuse et une imagerie vasculaire. Elles sont intéressantes car l'épaisseur de coupes est inférieure aux séquences en 2D ; cependant, les reconstructions vasculaires n'ont pas la qualité d'une angio MR classique.

A côté des séquences réalisées après injection de produit de contraste, l'examen peut également être complété de séquences qui donnent un contraste spontanément élevé entre les vaisseaux hyperintenses et les parenchymes : séquences à temps de répétition et temps d'écho court avec échos balancées dont le signal est une combinaison du rapport T2*/T1. Elles ont une excellente résolution anatomique et permettent d'affirmer la perméabilité vasculaire des vaisseaux de grande taille comme le système porte, l'aorte et le tronc cliaque.

 

» La cholangiopancréato-IRM

L'IRM des canaux biliaires et pancréatiques nécessite des séquences très fortement pondérées en T2 qui rendent fortement hyperintenses les structures liquidiennes statiques ou à écoulement lent. On utilise généralement deux approches différentes et complémentaires, séquences en pondération T2 « single-shot » épaisses et séquences en pondération T2 multicoupe fines. La séquence épaisse appelée « thick-slab » est choisie avec une épaisseur comprise entre 20 et 40 mm. Elle peut être obtenue dans tous les plans et ne nécessite qu'une apnée de moins de 3 secondes. Elle donne une excellente cartographie biliaire et pancréatique sans artéfact respiratoire avec peu d'artéfacts de susceptibilité et une bonne ré­solution dans le plan (Figure 1). En raison du trajet du canal pancréatique principal, nous réalisons habituellement deux acquisitions radiaires, l'une centrée sur la portion gauche du canal pancréatique principal et l'autre sur la droite. C'est cette dernière qui permet aussi de bien visua­liser la voie biliaire principale. L'imagerie ressemble à celle obtenue lors du cathétérisme rétrograde. Les canaux biliaires ou pancréatiques sont d'autant mieux visibles qu'ils ne sont pas entourés d'organes contenant des liquides comme l'estomac et le duodénum. C'est la raison pour la­quelle on demande au patient d'être à jeun de plus de 4 heures. L'administration orale d'un produit de contraste T2 négatif n'est pas utilisée par tous mais donne de bons résultats. Il peut s'agir de véritables produits de contraste ou de jus de fruits (ananas, myrtilles, airelles) ou en­core d'administration de myrtilles et c'est cette solution que nous avons adoptée.

La séquence en forte pondération T2 « single-shot » multicoupe, est la séquence HASTE décrite plus haut. C'est une série de coupes contiguës de 4 à 6 mm d'épaisseur, acquises avec un temps d'écho et un train d'écho plus court que les coupes épaisses. Cette séquence permet donc non seulement de voir les canaux mais aussi les organes solides. Enfin, tout comme l'exploration des voies biliaires par cholangio-IRM 3D, il est possible d'explorer au cours d'un même volume les canaux pancréatiques mais le bénéfice par rapport aux séquences 2D n'est pas connu.

 

» L'IRM sécrétine

L'administration de sécrétine stimule la sécrétion de liquide pancréatique et de bicarbonate par le pancréas exocrine [3]. Cet effet est transitoire et s'associe à une augmentation de la pression du canal pancréatique principal à 1 minute avec un retour à l'état basal à 5 minutes. L'action de la sécrétine est expliquée d'une part par l'augmentation de la sécrétion du liquide pancréatique par les cellules ductales et par l'augmenta-tion du tonus du sphincter d'Oddi. En cholangiopancréato-IRM, la visibilité du canal pancréatique principal augmente par une augmentation du volume du liquide. L'enregistrement dynamique implique la réalisation de séquences de cholangiopancréato-IRM en coupes épaisses répé­tées toutes les 15 à 30 secondes pendant 10 à 15 minutes après administration intraveineuse d'un millilitre de sécrétine par 10 kilos de poids corporel. Les avantages de l'IRM sécrétine sont donc à la fois morphologiques et fonctionnels : morphologiques avec une meilleure visualisa­tion du canal pancréatique principal, la détection plus aisée de variantes anatomiques et fonctionnelles par estimation du remplissage du duo­dénum par le liquide pancréatique qui est un témoin indirect de la fonction pancréatique exocrine.

Les arguments pour une anomalie pancréatique après IRM sécrétine sont les suivants [3] : la persistance d'une dilatation du canal pan­créatique principal à 10 minutes, la visualisation de canaux secondaires dans le corps et la queue du pancréas, un rehaussement du paren­chyme pancréatique et une diminution du remplissage duodénal. L'IRM sécrétine peut être également utilisée pour évaluer la fonction pancréatique après une intervention et notamment une duodéno-pancréatectomie céphalique. Monill et al . ont montré que la visualisation du canal pancréatique principal et de l'anastomose pancréatico-digestive était améliorée après administration de sécrétine ; de même, il existe une relation entre la diminution du remplissage jéjunal et le diabète [4]. Un des inconvénients de la sécrétine aujourd'hui est le prix très élevé de cette molécule.

Certains auteurs ont proposé d'améliorer la distension des canaux biliaires et pancréatiques par administration intraveineuse de morphine [5] car la morphine induit une contraction du sphincter d'Oddi, ce qui entraîne une augmentation de la pression endoluminale des voies biliaires et des canaux pancréatiques. L'examen est réalisé avant, puis 10 et 20 minutes après injection intraveineuse d'une dose de 0,04 milligramme de sulfate de morphine par kilo de poids corporel, injectée pendant une à deux minutes. Les effets secondaires classiques de la morphine sont rarement observés à cette dose.

Aspect du pancréas en IRM

La plupart des maladies pancréatiques sont visibles en IRM sur les séquences T1 avec suppression de graisse ou excitation sélective de l'eau et séquences en pondération T2. Les séquences T1 en écho de gradient sont les plus importantes pour le pancréas en raison du caractère très hy­perintense en T1 du pancréas (le plus souvent beaucoup plus hyperintense que le foie). Ce signal particulier est attribué à la présence de grandes quantités de protéine aqueuse dans les éléments glandulaires du pancréas, à l'abondance du réticulum endoplasmique dans les cellules aci­naires et au contenu riche en ions paramagnétiques notamment du manganèse. Cet hypersignal persiste avec l'infiltration graisseuse et le pan­créas prend alors un aspect plus irrégulier, ponctué, correspondant à l'infiltration de la graisse dans les lobules du parenchyme pancréatique. L'hypersignal diminue chez les sujets âgés probablement en raison du développement d'une fibrose pancréatique.

Après injection intraveineuse de chélates de Gadolinium, le rehaussement du pancréas est plus élevé que celui du foie à la phase artérielle. En pondération T2, le signal du pancréas normal est variable : égal à celui du foie ou supérieur. La détection de tumeur en particulier d'adé-nocarcinome est difficile et l'association à une saturation de graisse, augmente la détection de métastases hépatiques ou de tumeur endocrine. Le signal du pancréas en pondération T2 peut-être très diminué notamment lorsqu'il existe une surcharge ferrique pancréatique au cours de l'hémochromatose génétique mais il n'existe pas de relation entre la chute du signal du pancréas et la surcharge ferrique. En pondération T2, on visualise parfaitement la voie biliaire principale, la vésicule et le canal pancréatique principal. C'est également une séquence intéressante pour rechercher des collections liquidiennes péripancréatiques. En IRM, le canal pancréatique principal est vu dans 98 % des cas dans la tête, 93 % dans le corps et 74 % dans la queue du pancréas. Le canal pancréatique accessoire est vu dans 26 %, des canaux secondaires sont iden­tifiés dans 19 % au niveau de la tête, 10 % au niveau du corps et 5 % au niveau de la queue du pancréas [6].

Variantes anatomiques

» Pancréas divisum

Le pancréas divisum s'observe chez 5,5 à 7,5 % des sujets et représente la variante la plus fréquente des canaux pancréatiques. Il s'agit d'une anomalie de fusion de l'ébauche dorsale et ventrale du pancréas aboutissant à deux voies de drainage séparées pour les canaux pancréatiques. La majorité du pancréas est drainé par le canal dorsal qui se jette dans la papille mineure alors que le reste du pancréas est drainé par un petit canal ventral qui se jette dans la papille majeure. Bien que la relation de cause à effet pancréas divisum et pancréatite aiguë reste controversée, on observe plus souvent un pancréas divisum chez les patients ayant une pancréatite idiopathique que dans la population générale, le méca­nisme invoqué est une obstruction du flux pancréatique provenant du canal dorsal. Le diagnostic reposait sur la cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE), l'IRM a démontré depuis son excellente performance avec une concordance inter observateur élevée [7] (Figure 2). L'administration de sécrétine permet d'améliorer les résultats et de mieux mettre en évidence une santorinicèle [8] ; la présence d'une san­torinicèle est d'ailleurs associée à une diminution du remplissage duodénal.

» Anomalie de la jonction biliopancréatique

Cette anomalie est observée dans 1,5 à 3 % des sujets et est définie par un canal commun inhabituellement long (15 mm) [9]. Elle est retrouvée dans 33 à 83 % des dilatations kystiques congénitales du cholédoque, l'hypothèse étant qu'elle est à l'origine d'un reflux des enzymes pan­créatiques dans la voie biliaire principale aboutissant à la constitution d'un kyste du cholédoque. De même, l'incidence du cancer de la vési­cule biliaire est plus fréquente chez les patients ayant une anomalie de jonction.

» Le pancréas annulaire

Le pancréas annulaire est une anomalie congénitale rare mais bien connue dans laquelle la tête du pancréas entoure partiellement ou totale­ment le duodénum. La manifestation clinique la plus fréquente est une obstruction duodénale notamment chez l'enfant. En IRM, on observe un tissu enserrant le deuxième duodénum d'intensité similaire au reste du pancréas [10].

» Autres variantes

Les variantes du pancréas lui-même sont beaucoup plus rares. Une variante classique est l'agénésie du pancréas dorsal qui peut s'observer isolée ou associée à un syndrome polysplénie qui inclut une interruption de la veine cave inférieure, une continuation azygos et d'autres ano­malies digestives et cardiovasculaires.

A côté de ces anomalies très rares, on observe fréquemment une surcharge graisseuse du pancréas. Au cours de l'âge, l'infiltration graisseuse peut avoir une distribution hétérogène dans le pancréas avec une atteinte généralement plus sévère au niveau de la partie antérieure de la tête et au contraire, un respect du parenchyme pancréatique autour de la voie biliaire principale.

La pancréatite aiguë

» Signes IRM

Lors d'une pancréatite peu sévère, le pancréas reste généralement hyperintense en pondération T1 avec saturation de graisse et le diagnostic de pancréatite aiguë est fait devant l'augmentation de taille du pancréas et les phénomènes inflammatoires péripancréatiques : hypo-intensité de la graisse péripancréatique en pondération T1 et hyperintensité en T2 due à l'dème ou aux collections liquidiennes. Le canal pancréatique principal est fin ou invisible.

Lorsque la pancréatite aiguë est sévère, le pancréas perd son hyperintensité en pondération T1 avec saturation de graisse. L'injection intraveineuse de chélates de Gadolinium met en évidence la nécrose pancréatique qui se manifeste par une absence de rehaussement à la phase artérielle (as­pect similaire à celui observé au scanner).

Les complications de la pancréatite sont également bien identifiées : pseudokystes, formation d'abcès, fistules, hémorragie, complications vei­neuses et artérielles et rupture canalaire se traduisant par une interruption du canal pancréatique principal avec visualisation d'un trajet fistu­leux.

» Place de l'IRM dans la pancréatite aiguë

Le scanner est l'examen de référence dans la pancréatite aiguë. Il est particulièrement utile en cas de doute diagnostique et il a une valeur pro­nostique élevée en démontrant l'extension des collections péripancréatiques et la nécrose pancréatique, ceci ayant abouti à un index de sévé­rité basé sur la combinaison des deux signes précédents. Cependant, le scanner entraîne une irradiation importante car il est souvent répété, il nécessite une injection intraveineuse de contraste iodé qui a été démontré comme aggravant la microcirculation pancréatique chez l'animal bien que ces données n'aient pas été confirmées chez l'homme [11]. L'IRM est comparable au scanner pour le diagnostic de pancréatite aiguë et l'estimation de la gravité de celle-ci. Si on considère le score de Ranson comme méthode de référence, Arvanitakis et al. ont montré que la détection d'une pancréatite aiguë sévère était faite en IRM avec une sensibilité de 83 % et une spécificité de 91 % alors que le scanner avait une sensibilité de 78 % et une spécificité de 96 % [12]. Dans cette étude, l'IRM pancréatique a été réalisée avec injection intraveineuse de sé­crétine et chélates de Gadolinium.

L'IRM pancréatique a donc comme intérêt :
1) d'avoir une valeur diagnostique équivalente à celle du scanner ;
2) de mettre mieux en évidence des débris solides dans une collection péripancréatique. En prenant comme définition d'une collection non drainable, la mise en évidence de débris supérieurs à 1 cm de diamètre, la sensibilité et la spécificité de l'IRM était de 100 %, celle du scanner de 25 et 100 % dans l'étude de Morgan et al. [13]. 3) de détecter une rupture canalaire (8 % de la série de Arvanitakis et al. [12]), ce qui peut avoir un impact dans la prise en charge ; 4) de donner des arguments d'orientation pour la cause de la pancréatite : lithiase biliaire, pancréas divisum ; cela étant, à la phase aiguë, l'dème pancréatique entraîne une compression canalaire nette et le diagnostic de pancréas divisum pourrait être moins performant qu'à distance.

Ainsi, bien qu'il existe des arguments pour privilégier l'IRM dans la pancréatite aiguë, il n'en reste pas moins que le scanner est toujours l'examen de référence : il est plus accessible et moins coûteux que l'IRM ; il peut être réalisé chez des patients en réanimation ; il est plus sen­sible pour la détection de calcifications et de bulles d'air ; le temps d'examen est plus rapide au scanner qu'à l'IRM. Enfin, en cas d'indication à la radiologie interventionnelle, celle-ci est beaucoup plus simple sous tomodensitométrie [14]. Contrairement au scanner, aujourd'hui l'IRM du pancréas peut aussi donner une information fonctionnelle et il a été démontré après administration intraveineuse de sécrétine, qu'une di­minution de la distension du canal pancréatique principal s'observait avec un score de Ranson supérieur ou égal à 3.

En conclusion, nous reprenons les termes de la conférence de consensus sur la pancréatite aiguë (25 et 26 janvier 2001) : « sous réserve d'une plus grande accessibilité des appareils et d'une standardisation du protocole, l'IRM pourrait être proposée en remplacement de la tomodensi­tométrie ; ceci est particulièrement vrai pour les malades avec ou à risque d'insuffisance rénale car elle utilise un produit de contraste de très faible toxicité pour apprécier le rehaussement vasculaire ».

La pancréatite chronique

» Signes IRM

Les signes morphologiques rencontrées dans la pancréatite chronique en IRM sont similaires à ceux observés en tomodensitométrie : une dila­tation canalaire, augmentation localisée du parenchyme ou atrophie généralement diffuse et pseudokystes. Les calcifications qui sont un des signes princeps de la tomodensitométrie ne sont pas faciles à reconnaître en IRM et apparaissent comme des vides de signaux.

Le pancréas peut apparaître anormal en pondération T1 avec saturation de la graisse et après injection de chélates de Gadolinium par diminu­tion de l'intensité de signal avant injection de produit de contraste et rehaussement inférieur à la normale ou hétérogène après injection de produit de contraste. La principale difficulté concerne le diagnostic précoce de pancréatite chronique [15]. Ainsi, certains ont démontré qu'une diminution du rehaussement et/ou un retard du pic de rehaussement du pancréas avaient une sensibilité et une spécificité de 79 et 75 % pour le diagnostic de pancréatite chronique précoce.

Le deuxième intérêt de l'IRM est de donner une imagerie canalaire du pancréas. Les signes canalaires comprennent une dilatation et une irré­gularité du canal pancréatique principal, une dilatation modérée et symétrique des canaux secondaires, des calculs qui apparaissent comme des lacunes cerclées par l'hyperintensité canalaire, des sténoses et l'existence de pseudokystes (Figure 3). Toutes ces anomalies sont bien iden­tifiées sur les séquences en forte pondération T2 en coupes épaisses et en coupes fines. Les pseudokystes sont fortement hyperintenses en T2, uniloculaires ou multiloculaires, et communiquent fréquemment avec les canaux pancréatiques. L'IRM est particulièrement intéressante pour mettre en évidence les pseudokystes, déterminer s'il existe une communication ou pas (même si la CPRE est plus fiable et apprécier la compo­sition interne des pseudokystes : hémorragie, liquide protéique, débris nécrotiques) permettant d'adapter au mieux le traitement des pseudo­kystes.

Le troisième intérêt de l'IRM est d'apprécier la fonction pancréatique et la morphologie canalaire après stimulation par injection intraveineuse de sécrétine. Les anomalies décrites au cours de la pancréatite chronique sont les suivantes :
a) une diminution du remplissage duodénal qui est d'ailleurs peu corrélée aux anomalies morphologiques ;
b) une augmentation du calibre du canal pancréatique principal avec une meilleure visualisation de celui-ci s'accompagnant d'une amélioration de la visualisation des canaux secondaires seulement chez les patients qui n'ont pas de sténose canalaire [16] ; c) un retard à la dilatation du canal pancréatique principal par rapport aux sujets normaux avec un pourcentage de variation plus bas chez les sujets avec pancréatite chronique. d) parfois un remplissage acinaire qui se traduit par l'augmentation progressive de l'intensité de signal du parenchyme pancréatique. Ces anomalies ont été observées chez des patients avec scanner sans particularité et pourraient correspondre à un signe de pancréatite chronique précoce [15].

Enfin, le rôle de l'imagerie est aussi d'essayer de différencier les masses pancréatiques observées dans la pancréatite chronique de l'adénocar-cinome du pancréas. Ces lésions sont appelées pancréatites focales ou lésions inflammatoires. Il semble très difficile de différencier morpholo­giquement une masse associée à la pancréatite chronique d'un adénocarcinome, l'imagerie canalaire pourra apporter des arguments intéres­sants avec un aspect normal ou discrètement sténosé dans les lésions inflammatoires contrairement à la sténose habituellement observée dans l'adénocarcinome. Actuellement, l'histologie reste indispensable.

» Place de l'IRM

Le scanner est l'examen de référence pour mettre en évidence les calcifications pancréatiques qui est un des signes princeps de la pancréatite chronique ; cependant ces calcifications existent dans moins de 50 % des cas. L'IRM a indiscutablement sa place pour le diagnostic et le bilan des pseudokystes, l'imagerie canalaire pancréatique avec la recherche de sténoses, de calculs ou d'autres anomalies et l'imagerie canalaire bi­liaire à la recherche d'une dilatation.

Les fistules pancréaticothoraciques sont des complications rares de la pancréatite qui se manifestent par des communications entre le canal pancréatique principal et l'espace pleural (fistule pancréaticopleurale) ou le médiastin (pseudokystes médiatinaux) ; l'IRM est particulièrement intéressante car elle permet de visualiser le trajet fistuleux [9].

Adénocarcinome

» Signes IRM

L'adénocarcinome pancréatique est souvent difficile à différencier du pancréas normal sur des séquences en pondération T1 et T2 sans sup­pression de graisse car cette tumeur est peu différente du reste du pancréas. Ainsi, la détection et la caractérisation reposent sur les séquences en pondération T1 avec suppression de graisse avant et après injection de Gadolinium. Typiquement, l'adénocarcinome est une tumeur hypo­vasculaire, hypo-intense en pondération T1 avec saturation de graisse avant injection et à la phase artérielle (Figure 4). En raison de la pré­sence d'un abondant stroma fibreux au sein de la tumeur, on observe habituellement un rehaussement tardif avec iso-intensité secondaire de la lésion. On peut aussi observer en amont de la lésion, une hypo-intensité du pancréas en T1 qui est le signe d'une pancréatite chronique obs­tructive où coexistent inflammation fibreuse et atrophie parenchymateuse.

En dehors du syndrome tumoral, d'autres signes sont tout à fait importants et également visibles en tomodensitométrie : disparition des contours lobulés en regard de la lésion, dilatation canalaire avec dilatation bicanalaire pour une tumeur de la tête du pancréas (voie biliaire principale et canal pancréatique principal) au-dessus de la lésion s'accompagnant d'une sténose en regard de la tumeur. L'IRM peut permettre également le bilan d'extension vasculaire (critères identiques à ceux décrits en tomodensitométrie), ganglionnaire et plus à distance à la recherche de car­cinose péritonéale ou de métastases hépatiques. Les métastases hépatiques du cancer du pancréas sont typiquement hypo-intenses en T1, hyperintenses en T2 et présentent un rehaussement périphérique à la phase artérielle et portale prenant l'aspect d'un halo. L'IRM avec les sé­quences HASTE est très intéressante pour différencier les lésions bénignes kystes et angiomes à T2 long des métastases hépatiques.

Certains auteurs ont proposé de réaliser une IRM après injection de chélates de manganèse (Mn-DPDP). Ce produit de contraste a une biociné­tique particulière avec une grande proportion captée dans le foie mais aussi dans le pancréas entraînant un rehaussement de l'intensité du si­gnal du parenchyme pancréatique de 98 % [17]. L'utilisation de ce produit de contraste pourrait augmenter la détection des tumeurs du pan­créas mais il ne permet pas d'étudier le rehaussement vasculaire donc l'extension locorégionale.

 

» Place de l'IRM

C'est actuellement un sujet largement débattu car si certains articles ont pu démontrer que l'IRM était équivalente au scanner pour le diagnostic et le bilan d'extension, d'autres montrent l'inverse [18-21]. Nishiharu et al. retrouvent une détection tumorale comparable mais un bénéfice à la tomodensitométrie notamment pour l'envahissement péripancréatique et vasculaire [21]. Soriano et al., en comparant le scanner, l'écho-en-doscopie et l'IRM mettent en évidence que la précision diagnostique la plus élevée est celle du scanner en ce qui concerne l'extension de la tu­meur primitive, l'extension locorégionale, l'envahissement vasculaire, les métastases distantes, l'appréciation TNM et la résécabilité tumorale [20].

La possibilité de réaliser une imagerie parenchymateuse, canalaire pancréatique, biliaire et vasculaire, est bien sûr l'originalité de l'IRM, ce­pendant dans beaucoup d'institutions, le scanner reste la méthode d'imagerie de référence lors du diagnostic et du bilan d'extension du pan­créas. Outre l'intérêt du scanner pour la tumeur, grâce à une excellente résolution spatiale, il permet également des reconstructions fines dans tous les plans et donc la recherche de contre-indications techniques comme une sténose du tronc coeliaque.

L'IRM est encore aujourd'hui en deuxième intention en cas de doute ou lorsque le scanner et l'écho-endoscopie sont peu concluants.

Autres tumeurs

» Tumeurs endocrines

Ces tumeurs ont des temps de relaxation T1 et T2 longs se traduisant par des hypo-intensités prononcées en T1 et des hyper-intensités nettes en T2. Elles sont donc bien visibles avant injection de produit de contraste et également bien visibles après injection car elles sont hypervas­cularisées dans environ 80 % des cas à la phase artérielle. Ce rehaussement peut être homogène notamment dans les petites tumeurs, en an­neau ou diffusément hétérogène dans les tumeurs plus volumineuses. Elles ont donc des caractéristiques fort différentes de l'adénocarcinome. Par ailleurs, l'envahissement vasculaire est beaucoup plus rare mais peut se manifester par une obstruction endoluminale. Le retentissement canalaire est plus rare et plus discret, lorsqu'il existe des métastases, elles sont hypervascularisées et enfin, le parenchyme hépatique avoisi­nant est le plus souvent normal [1].

Les performances du scanner et de l'IRM semblent voisines [22]. Une fois encore, la séquence en pondération T1 et saturation de graisse avant injection et l'analyse multiphasique après injection incluant une séquence tardive sont les plus utiles (l'acquisition au temps tardif permet de mettre en évidence des tumeurs endocrines squirreuses avec fibrose abondante).

 

» Lésions et tumeurs kystiques

Grâce à ces séquences fortement pondérées en T2, l'IRM a une sensibilité très élevée pour la détection des lésions et tumeurs kystiques du pan­créas. Une étude [23] a montré que la prévalence des lésions kystiques du pancréas est similaire à celle rapportée par autopsie soit 19,6 % d'une population de plus de 1000 sujets. Ces kystes sont le plus souvent simples et uniques. Les patients avec kystes multiples s'observent surtout après 70 ans. Ces kystes sont inférieurs à 10 mm de diamètre dans 84 % des cas.

La sémiologie en IRM des tumeurs kystiques est assez voisine de celle décrite en tomodensitométrie. Le cystadénome mucineux est une lésion dont le signal est variable en T1, le plus souvent hypo-intense parfois hyper-intense lorsqu'il existe des remaniements hémorragiques ou un contenu riche en protides. En pondération T2, le contenu est fortement hyperintense et on individualise bien l'existence de cloisons lorsqu'elles existent.

Le cystadénome séreux est typiquement hypo-intense en T1, hyperintense en T2, l'hyperintensité en T2 est lié au contenu liquidien des mul­tiples kystes qui composent la lésion. On peut observer une hypo-intensité centrale correspondant à la cicatrice qui peut être calcifiée (Figure 5).

La tumeur solide et pseudopapillaire est assez reconnaissable en IRM : une capsule épaisse hypo-intense en T1 et T2, un contenu variable en T1 souvent hyperintense en raison de l'hémorragie fréquente et fortement hyperintense en T2. La place de l'IRM vis à vis du scanner dans la caractérisation des tumeurs kystiques n'est pas claire ; l'avantage indiscutable est l'étude des structures canalaires et l'éventuelle communication ou non de la lésion kystique. Cependant, la résolution spatiale en IRM est inférieure à celle du scanner et l'appréciation de calcifications est beaucoup plus difficile.

Métastases pancréatiques

Les tumeurs primitives les plus fréquentes qui entraînent les métastases sont le cancer du rein, du poumon, du sein, du tube digestif et le mé­lanome. Le plus souvent, les lésions métastatiques sont multiples et nécrotiques, un aspect particulier est celui des tumeurs hypervascularisées à la phase artérielle simulant des tumeurs endocrines le plus souvent observées chez les patients avec antécédent de cancer rénal.

» Les tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses du pancréas

Ces tumeurs sont caractérisées par une prolifération de l'épithélium pancréatique canalaire qui produit de la mucine. Trois types sont décrits :
touchant le canal pancréatique principal seul, les canaux secondaires seuls ou la forme mixte associant les deux. L'atteinte isolée du canal pancréatique principal peut être diffuse ou segmentaire et apparaît en IRM comme une dilatation modérée ou plus volumineuse du canal pancréatique principal. Cet aspect doit être différencié de la pancréatite chronique.

La forme localisée aux canaux secondaires apparaît soit sous la forme d'un ou plusieurs kystes séparés les uns des autres par du parenchyme pancréatique ou une forme plus coalescente appelée « en grappes de raisins ». Ces dilatations ont le signal des structures canalaires et apparaissent branchées sur le canal pancréatique principal en cholangiopancréato-IRM (Figure 6).

La forme mixte qui associe les deux est facile à diagnostiquer. Toutes peuvent s'associer à une protrusion de la papille qui accompagne surtout les formes fortement mucosécrétantes.
L'intérêt de l'imagerie et plus particulièrement de l'IRM est à trois niveaux :
a) faire le diagnostic positif ;
b) prévoir l'extension de la maladie ;

c) rechercher une transformation maligne.
Les signes qui orientent vers la malignité sont l'atteinte du canal pancréatique principal et notamment lorsqu'il est supérieur à 15 mm de dia
­mètre, l'existence d'un syndrome de masse ou de nodules muraux, la dilatation de la voie biliaire principale, la présence de calcifications et l'existence d'un diabète. Hormis les calcifications, l'IRM est particulièrement intéressante dans cette maladie canalaire et est également indiquée dans le suivi des formes non opérées (atteinte isolée des canaux secondaires chez un sujet asymptomatique). Bien que la preuve n'ait pas été faite, ces sujets ont une surveillance annuelle par IRM [24].

Atteintes diverses du pancréas

» Pancréatite de la jante

Cette entité est appelée « groove pancreatitis ». La jante est un espace limité par la tête du pancréas, le duodénum et la voie biliaire principale. Les anomalies qui atteignent la jante peuvent être classées en quatre types : associées au pancréas, au duodénum, à des adénopathies et à la voie biliaire principale. La particularité de cet espace est que la séreuse du deuxième duodénum est intimement reliée à la tête du pancréas, ce qui explique l'intrication des processus pathologiques. La pancréatite de la jante peut se voir isolée ou associée à une atteinte plus importante du pancréas. Elle s'observe au cours d'ulcère peptique perforé, après chirurgie gastrique, lors de la migration de pseudokystes vers la paroi duo­dénale et surtout en cas de dystrophie kystique sur pancréas aberrant. L'IRM met en évidence un tissu de signal intermédiaire entre la tête du pancréas et le deuxième duodénum, hypo-intense en T1 par rapport au parenchyme pancréatique et iso-intense ou discrètement hyperintense en T2. La présence de multiples kystes, de petite taille, dans la paroi épaissie de la seconde portion du duodénum associé au remaniement pré­cédent est très caractéristique de dystrophie kystique du pancréas aberrant [25] (Figure 7).

» Pancréatite auto-immune

Il s'agit d'une pancréatite chronique isolée ou associée à des affections auto-immunes (syndrome de Gougerot-Sjögren, cholangite sclérosante, cirrhose biliaire primitive, lupus érythémateux disséminé…). Elle est encore appelée pancréatite sclérosante lymphoplasmocytaire. En IRM, on observe une augmentation diffuse ou focale de la glande pancréatique avec disparition de l'aspect lobulaire. L'absence ou la rareté de l'in-flammation péripancréatique, l'absence d'atteinte vasculaire, de calcification ou de collection péripancréatique sont évocatrices. Il existe fré­quemment des adénopathies péripancréatiques [26]. Il peut exister un rehaussement hétérogène du pancréas parfois associé avec un rehausse­ment périphérique. La cholangiopancréato-IRM peut révéler des sténoses et un aspect proche de la cholangite sclérosante. Le signal de tout ou partie de la glande pancréatique est diminué en pondération T1 et augmenté en pondération T2. Ces anomalies diminuent ou disparaissent après traitement par corticoïde.

» Le pancréas post-opératoire

L'IRM a démontré son utilité dans l'évaluation des anastomoses pancréatico-digestives. Elle peut chercher des complications comme sténose, formation de calculs et fuite anastomotique.
Ainsi, l'IRM du pancréas a de multiples indications pour l'exploration du pancréas. C'est la meilleure méthode d'imagerie canalaire non invasive. Par ses multiples séquences, elle permet aussi une imagerie parenchymateuse et vasculaire et peut représenter un examen tout en un.
 

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