Vidéo-capsule : nouvelles indications ?

Introduction

Reprenant le principe de la navette intestinale développée par Grenier et coll. à Strasbourg dans les années 1980 [1], la capsule endoscopique (EC), élaborée grâce aux travaux de Swain [2] et d'Iddan [3] par Given Imaging en Israël, présentée pour la première fois en 2000, appelée ini­tialement M2A et à présent Pillcam SB, a suscité un vif intérêt dans le public et chez les médecins. Il a été montré qu'elle détectait significati­vement plus de lésion que l'entéroscopie poussée sur un modèle expérimental chez le chien [4]. Chez l'homme, elle a été utilisée avant tout dans le diagnostic d'hémorragies récidivantes de l'intestin grêle [5]. Elle a obtenu le marquage CE en mai 2001 (n° 481 Classe IIA) et a été au­torisée par la FDA aux Etats-Unis en août 2001. Plus de 300 publications lui sont consacrées. Des revues [6-11] et des éditoriaux récents [12­16], et des recommandations concernant sa place dans [17] et en dehors des saignements digestifs inexpliqués [18] ont été publiées.

 

Principe

Il consiste en un endoscope miniature constitué d'un système optique, d'une puce électronique capable d'enregistrer des images et de les trans­former en signaux, d'une source de lumière et d'un système de transmission qui envoie les images vers des capteurs placés sur la peau du ma­lade, l'ensemble du dispositif étant alimenté par des piles à l'oxyde d'argent. Tous ces composants sont placés dans une gélule de 26 mm de longueur et de 11 mm de diamètre, à usage unique. Le système transmet deux images par seconde. Une moyenne de 57 000 images est obtenue durant un examen de 8 heures. La capsule est éliminée par voie naturelle en 24-48 heures. Les capteurs, placés sur la peau du malade, au contact de l'abdomen, recueillent les signaux émis par la capsule. Ces derniers sont transmis à un enregistreur télémétrique de haute fréquence sur bande, contenu dans un boîtier porté à la ceinture du malade, puis transférés à une station de travail dotée d'un logiciel spécifique. Ce logiciel permet le transfert et la sauvegarde des données, puis la lecture de l'examen avec possibilité de sélectionner des images. La position de la cap­sule dans l'intestin peut être précisée au cours de la capture des images.

 

Prémédication et préparation

Le malade doit être à jeun 12 heures avant l'examen. La façon de préparer les malades avant l'examen varie selon les centres : PEG 4 L la veille, PEG 2 plus 2 L la veille et le matin, phosphate de sodium la veille, phosphate de sodium la veille plus le matin de l'examen, aucune prépara­tion. Un consensus d'experts de l'ESGE a recommandé d'administrer 2 L de PEG, la veille de l'examen ou le même jour, 2-3 h avant la prise de la capsule, dans le but de nettoyer l'iléon terminal et de permettre une meilleure exploration [18]. Une étude contrôlée a montré que l'admi-nistration de 2 L de PEG la veille, 16 h avant l'examen, permettait d'obtenir une préparation intestinale adéquate et d'établir un diagnostic plus souvent, de façon statistiquement significative, que la prise exclusive de boissons claires le jour précédent. Pour ce qui concerne les accéléra­teurs de la vidange gastrique, une étude randomisée portant sur 37 malades atteints de saignements digestifs inexpliqués, préparés par 4 L de PEG la veille, a montré que linjection intraveineuse de 3 mg/kg d'érythromycine, 30 à 60 min avant l'examen, réduisait significativement le temps de transit gastrique de 55 min, mais augmentait significativement le temps de transit intestinal de 70 min. Le pourcentage d'exploration complète du grêle (84 vs 80 %) était le même [19]. L'utilisation d'érythromycine peut être recommandée en cas de gastroparésie, ou chez des malades ayant vu la capsule séjourner plusieurs heures dans leur estomac, empêchant l'examen du grêle.

 

Contre-indications

La grossesse reste une contre-indication formelle, mais aussi la présence de troubles de la déglutition ou d'un diverticule de Zenker. Le port de pace maker n'en est plus. Le risque de blocage est réel en présence d'une sténose digestive constituée. Ni le transit du grêle [20], ni l'entéro-scanner avec entéroclyse [21], ni l'entéro-IRM ne détectent la totalité des sténoses asymptomatiques. Il est donc recommandé, en s'aidant d'élé-ments cliniques et anamnestiques (maladie de Crohn, antécédents chirurgicaux, de radiothérapie, de prise d'AINS, d'occlusion) de s'assurer de l'absence de sténose digestive, avant de proposer un examen par capsule. En cas de doute, un entéro-scanner ou un transit du grêle par enté­roclyse peuvent être proposés, en connaissant les limites de ces examens et en informant le malade des risques de blocage.

 

Capsule patency

Pour éviter le risque de blocage, une capsule Patency, de même dimension que la vidéo-capsule, a été développée par Given Imaging. Son éli­mination par voie naturelle permet secondairement de réaliser l'examen par vidéo-capsule. En cas de blocage, elle se délite en 48 heures et peut alors franchir la sténose. Elle contient un dispositif qui permet de la repérer, sans examen radiologique, grâce à un détecteur ou scanner Patency mis au contact de la peau. En fait, le temps de dissolution de cette capsule est trop long et des cas de blocage ont été rapportés [22-24]. En at­tendant le développement d'un dispositif à délitement plus rapide et plus sûr, le constructeur a décidé de restreindre la distribution de cette cap­sule qui avait obtenu le marquage CE, mais restait interdite aux Etats-Unis.

 

Autres développements techniques

» Localisation de la capsule

Ce système qui permettrait de localiser la capsule dans un rayon de 3,7 cm [25] est en fait très relatif. En pratique, le temps parcouru entre le pylore et la valvule iléo-caecale sert également de repère. Dans une étude rétrospective, il a été montré qu'une lésion objectivée à moins d'une heure du pylore ou localisée dans le duodénum avait 90 % de chance d'être retrouvée par entéroscopie poussée et traitée. Pour les lésions si­tuées au-delà d'une heure, cette chance était nulle [26].

 

» Détection automatique de lésions hémorragiques

Ce système vise à permettre la détection automatique d'un saignement ou de signes rouges représentatifs de lésions rouges susceptibles de sai­gner (Suspected Blood Indicator ou SBI). En fait, s'il s'avère utile en permettant souvent, mais pas toujours, le repérage effectif de sang frais, sa sensibilité inférieure à 50 % est faible, notamment pour ce qui concerne les lésions rouges à potentiel hémorragique, et il comporte un nombre de faux positifs pouvant être de un par patient [27-29].

 

» Système Multi-view

Il permet la lecture de l'enregistrement à l'écran sur deux images séparées à une vitesse maximale de 40/sec, au lieu de 25/sec pour une seule image. A cette vitesse, le temps de lecture peut être réduit de moitié (de 38 min à 20 voire 14 min), mais avec un risque de ne pas voir 20 à 60 % des lésions, selon le degré d'expertise du médecin [30].

 

Indications

» Saignements digestifs inexpliqués (SDI)

Les SDI correspondent à des saignements persistants ou récidivants d'origine indéterminée après au moins une endoscopie so-gastro-duodénale et une coloscopie totale normales [17, 31].
Ils peuvent s'extérioriser sous forme de méléna ou de rectorragies, de grande abondance, ou de faible ou moyenne abondance et récidivants, justifiant alors des transfusions sanguines répétées.

Ils peuvent être occultes et se manifester par la présence répétée de sang occulte dans les selles et /ou d'une anémie ferriprive chronique ou récidivante. L'anémie microcytaire est définie par une hémoglobine < 13 g/dL chez l'homme et < 12 g/dL chez la femme et un volume globulaire moyen < 80 fL [32-34]. Ailleurs, l'anémie est définie par une hémoglobinémie < 12,5 g/dL chez l'homme et < 10,6 g/ dL chez la femme, associée à au moins un des paramètres suivants : fer sérique < 45 microg/dL, saturation de la transferrine < 10 %, férritinémie < 20 µg/L chez l'homme et < 10 µg/L chez la femme [35].

En France, l'incidence des hémorragies digestives hautes est de 143 pour 100 000 habitants, chez les personnes âgées de plus de 18 ans [36].
Aux Etats-Unis, elle est de 102 hospitalisations pour 100 000 [37]. L'incidence des hémorragies digestives basses est de 20,5 pour 100 000 habitants aux Etats-Unis [38], de 8,9 pour 100 000 aux Pays-Bas [39]. Ces hémorragies basses représentent 24 % des hémorragies digestives dans une autre étude américaine [40]. Cinq à 10 % des hémorragies digestives basses auraient leur source entre l'angle de Treitz et la valvule iléocaecale [41, 42].

C'est dans les SDI qu'ont été réalisées le plus d'études comparatives. Elles mettent toutes en évidence une supériorité de la valeur diagnostique de l'EC sur l'entéroscopie poussée (EP) [43-49] (Tableau I).
Dans ces études, il n'est pas apparu de différence dans le rendement diagnostique de l'EC entre les SDI extériorisés et les SDI occultes. Il en est de même dans des études de suivi de malades investigués par EC portant sur 37 [50], 44 [51], 92 [52] ou 260 malades [53] (Tableau II). La valeur prédictive positive de l'EC était de 94,4 % chez les patients atteints de lésions intestinales ; la valeur prédictive négative était de 100 % chez les malades qui n'avaient pas de lésions à l'EC [51]. D'un point de vue médico-économique, une diminution significative du nombre des hospitalisations, des transfusions, et des procédures après EC a pu être objectivée [53]. De même, à partir des données de la littérature, il a été montré que, dans les SDI, l'EC était plus efficace et moins coûteuse que l'EP [54], notamment en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suisse et aux Etats-Unis [55].

Par ailleurs, dans une étude de suivi, portant sur 100 malades répartis en 3 groupes, SDI actifs (méléna pendant l'examen), SDI extériorisés arrêtés depuis de plus de 10 jours, et SDI occultes, le pourcentage de diagnostics portés par l'EC était significativement plus élevé dans le groupe des SDI actifs que dans les 2 autres [56] (Tableau III). Sur les 56 malades de cette étude chez lesquels un diagnostic final a pu être porté, la sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive positive et la valeur prédictive négative de l'EC étaient respectivement de 89 %, 95 %, 97 % et 83 %.

Ainsi, dans les SDI, l'EC peut être proposée après une endoscopie so-gastro-duodénale, avec biopsies duodénales pour éliminer une maladie cliaque, et une coloscopie totale allant si possible jusqu'à l'iléon terminal, normales [17, 31]. Dans les études réalisées sur l'EC, il est généralement demandé de refaire, avant l'EC, les endoscopies digestives hautes et basses dans de bonnes conditions, si les précédentes datent de plus de 6 mois. Pour ce qui concerne les SDI extériorisés, un examen par EC ne paraît pas justifié chez un malade ayant eu une hématémèse. L'indication de l'EC doit être portée en cas de méléna ou de rectorragies inexpliqués. Les chances de trouver une lésion semblent plus élevées si l'EC est réalisée au cours d'un SDI actifs ou précocement, dans les 10-14 jours, après l'extériorisation du saignement [52, 56. Dans les ané­mies ferriprives, l'indication de l'EC ou de l'entéroscopie poussée a été portée pour des hémoglobinémies variés selon les études : taux d'hé-moglobine non défini pour certains [43, 46, 47, 49-51] ; taux d'hémoglobine inférieur à 12 g [57, 58] ou à 11,5 g [56], voire inférieur à 10 g/dL [48, 59]. En cas d'anémies avec hémoglobinémie < 10 g/dl, en rapport avec des saignements digestifs extériorisés ou occultes, restés inexpli­qués après une premier EC, une seconde EC peut être proposée puisqu'elle peut apporter un diagnostic dans 7 cas sur 20 et un changement thé­rapeutique 2 fois sur 20 [59].

 

» Maladie de Crohn

L'EC est plus sensible que le transit du grêle [60] et /ou l'entéroscanner [61], pour dépister la cause de SDI, des tumeurs et même des sténoses [61].

SUSPICION DE MALADIE DE C ROHN

Plusieurs études ont permis de montrer la supériorité diagnostique de l'EC sur le transit du grêle ou l'entéroscanner chez des malades suspects de maladie Crohn, en raison de symptomatologies chroniques ou récidivantes, associant douleurs abdominales, perte de poids, fièvre, diarrhée, élévation de la CRP, leucocytose et/ou anémie. Alors que la gastroscopie, la coloscopie avec iléoscopie, les biopsies et le transit du grêle étaient négatifs, l'EC permettait de porter le diagnostic lésionnel de maladie de Crohn duodénale distale, jéjunale et/ou iléale, dans 28 à 71 % des cas [62-66]. Dans d'autres études, l'EC menait au diagnostic dans 77 % des cas, versus 23 et 20 % respectivement pour le transit du grêle et l'en-téroscanner [67, 68] (Tableau IV).

COLITE INDÉTERMINÉE

Par ailleurs, en cas de colite indéterminée, l'EC peut également avoir un intérêt diagnostique et thérapeutique en faisant découvrir des lésions de l'intestin grêle orientant vers une maladie de Crohn. Ainsi, des malades antérieurement considérés comme atteints de rectocolite ulcéro-hé-morragique sont susceptibles d'être classés en maladie de Crohn. Cependant, un suivi au long cours sera nécessaire avant d'affirmer que des patients présentant moins de 4 petites ulcérations du grêle sont atteints d'un Crohn plutôt que d'une de rectocolite ulcéro-hémorragique, étant donné la fréquence des anomalies asymptomatiques du grêle découverte chez des volontaires sains [69]. La présence de 3 lésions ou moins à l'EC est considérée suspecte mais ne permet pas d'affirmer un diagnostic de Crohn en cas de colite indéterminée [70].

MALADIE DE C ROHN CONNUE

En cas de maladie de Crohn certaine ou probable, l'EC pourrait permettre d'observer la cicatrisation des lésions sous traitement. En fait, les études par coloscopie n'ont pas montré de corrélation entre amélioration clinique et endoscopique sous corticoïdes [71]. Cependant, les amé­liorations cliniques sous infliximab ont été associées à celles du score endoscopique [72], suggérant que selon le type du traitement institué des modifications des lésions muqueuses peuvent être observées. Mais en dehors des essais portant sur des médicaments nouveaux, la répétition d'endoscopies à la recherche de la guérison de la muqueuse n'est pas recommandée car elle n'entraînerait pas de changement dans le traite­ment [73].

On pourrait également penser qu'une détection plus précoce de petites lésions du grêle pourrait être bénéfique. Mais il n'y a pas de données permettant de suggérer que des médications précises soient supérieures à d'autres selon la localisation, le type ou la taille des lésions, ou même qu'il faille changer de traitement sur la base des résultats de l'EC [69].

L'EC pourrait aussi permettre de mieux d'apprécier l'étendue de l'atteinte de l'intestin grêle, notamment en pré-opératoire, et de faire la part entre jéjunite ou iléite pré-opératoire et récidives post-opératoires, mais cette place n'est pas démontrée. Enfin, l'EC pourrait être utile pour prédire les récidives post-opératoires et moduler le traitement chez les patients traités par résection iléo-co-lique, comme cela a été montré pour l'iléo-coloscopie [74, 75], mais l'intérêt thérapeutique et pronostique d'une telle attitude reste à prouver avec l'EC.

Au total , l'EC semble être utile en cas de suspicion de maladie de Crohn et en cas de colite indéterminée. En dehors de ces 2 indications, les autres restent à prouver [15, 69, 73, 76].

 

» Effets secondaires des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Les lésions du grêle peuvent survenir dès le 2 e à 4 e jour d'un traitement par AINS non salicylés ou par aspirine, le risque persistant tout au long du traitement [77]. Une anémie ferriprive est très fréquente et constitue souvent la seule manifestation des érosions et ulcérations du grêle in­duites par les AINS [78]. Des ulcérations iléales peuvent être découvertes lors d'iléo-coloscopies réalisées pour des indications autres que la re­cherche d'une maladie inflammatoire du côlon et de l'intestin. En pratique, devant une anémie ferriprive chez un patient sous AINS, en l'ab-sence de cause endoscopique haute ou basse et de cause gynécologique chez la femme, l'EP ou mieux l'EC peut permettre de visualiser les ulcérations induites par les AINS. Toutefois, en clinique, la première étape consiste le plus souvent à proposer un traitement martial et à adapter le traite­ment : arrêt des AINS si possible, puis secondairement, si le traitement est indispensable, un relais par des inhibiteurs sélectifs des COX2, en sachant que leur tolérance au long cours au niveau intestinal est mal connue [78].

Outre l'anémie chronique ferriprive, les ulcérations du grêle induites par AINS peuvent se compliquer de perforation ou d'hémorragie aiguë.

L'EP et plus récemment l'EC ont permis la visualisation directe de lésions intestinales hémorragiques. Des sténoses intestinales en diaphragme, habituellement multiples, pouvant être serrées, formées par un mince repli circonférentiel muqueux et sous-muqueux, ont été observées et doivent être différenciées des sténoses en défilé, caractérisées par une fibrose de la partie superficielle de la sous-muqueuse et un infiltrat inflammatoire de la muqueuse, avec ou sans ulcération. Elles peuvent donner lieu à des saignements ou à des signes d'obstruction du grêle. Elles peuvent ne pas être objectivées par un transit du grêle, et même lors d'une laparotomie, elles peuvent être méconnues à l'inspection du côté séreux, ainsi qu'à la palpation. De telles sténose multiples en diaphragme ont pu être découvertes à l'EC, tous les examens préalables ayant été négatifs [79]. Il est évident que de telles lésions exposent au risque de non passage de la capsule et à la nécessité de recourir à une intervention chirurgicale en cas de blocage.

 

» Diagnostic et surveillance des polyposes

Parmi les polyposes, on oppose la polypose adénomateuse familiale (PAF) et les polyposes hamartomateuses. Les polyposes hamartomateuses héréditaires sont représentées par le Peutz-Jeghers (PJ) et la polypose juvénile, les non héréditaires par la polypose hyperplasique qui porte sur le côlon et le Cronkhite-Canada [80]. Pendant de nombreuses années, les polyposes hamartomateuses ont été considérées comme bénignes. En réalité, le risque de cancer gastro-intestinal est élevé dans la polypose familiale juvénile et le PJ [81, 82].

Dans le PJ, une surveillance biennale de l'intestin grêle et la résection des polypes symptomatiques ou gros est recommandée pour prévenir l'obstruction et le cancer. L'EC a été proposée comme la meilleure méthode pour évaluer ces lésions [83]. Une étude portant sur 40 malades (29 polyposes adénomateuses familiales, 11 PJ) a permis de comparer EC et EP dans la PAF, et so-gastro-duodénoscopie, EP, IRM-entéroclyse et pièce opératoire dans le PJ [84]. Soixante-seize % des patients atteints de PAF ayant des adénomes duodénaux avaient des adénomes dans le jéjunum proximal pouvant être détectés par EC et EP. De plus, 24 % de ces patients avaient des polypes plus loin dans le jéjunum distal ou l'iléon ne pouvant être découverts que par EC. Par contre, dans les PAF sans polype duodénal, des polypes jéjunaux ou iléaux étaient trouvés moins souvent (12 % des cas). Dans le PJ, l'EC a permis de découvrir des polypes dans 10 cas sur 11, plus souvent que les autres méthodes de référence, avec dans tous les cas, un impact immédiat sur la conduite à tenir. Il a été suggéré que l'EC pourrait n'avoir qu'un intérêt limité à certains cas de PAF, d'autant plus que les polypes de la région ampullaire peuvent lui échapper, contrairement à la duodénoscopie avec un ap­pareil à vision latérale [84, 85]. A l'inverse, elle devrait être utilisée comme moyen de surveillance de première ligne dans le PJ [84] et en cas de polypose juvénile familiale [85]. Dans une autre étude comparant EC et IRM-entéroclyse chez 4 malades atteints de PJ et 16 de PAF, 448 polypes de 1 à 30 mm ont été détectés chez 8 malades à l'EC, et seulement 24 polypes tous de plus de 5 mm chez les 4 PJ [86]. Les polypes de plus de 15 mm étaient objectivés de façon similaire par EC et IRM, ceux de moins de 5 mm ne l'étant que par EC. Cependant, la localisation des polypes découverts et leur taille étaient mieux appréciées par IRM. Dans un autre travail, sur 14 malades présentant un PJ connu, l'EC a objectivé des lésions dans tous les cas. La plupart des polypes étaient sessiles, mais les plus gros étaient plutôt pédiculés. La densité des lésions était plus grande dans le jéjunum que dans l'iléon ou le duodénum. Chez 5 des ces malades explorés secondairement par EP, il a été constaté que l'EC avait bien identifié les patients présentant de gros polypes (> 11 mm), mais 20 % de ces polypes lui avaient échappé.

Le syndrome de Lynch ou HNPCC est une prédisposition héréditaire autosomale dominante au développement de cancers principalement di­gestifs ou gynécologiques. Parmi les cancers digestifs, les adénocarcinomes du grêle sont rares et localisés dans plus de la moitié des cas dans sa partie toute proximale, notamment le duodénum. Des études doivent être menées pour savoir si l'EC permettra une détection plus précoce des adénocarcinomes du grêle par rapport aux autres moyens [85].

Le syndrome de Cronkhite-Canada consiste en une polypose hamartomateuse ou juvénile non héréditaire diffuse, épargnant seulement l'so-phage. Dans cette affection rarissime, en visualisant un aspect unique de villosités monstrueuses diffus du grêle, l'EC pourrait permettre d'orienter le diagnostic et de suivre l'évolution des lésions sous traitement [87].

 

» Maladie coeliaque

La place de l'EC dans la maladie cliaque est en cours d'évaluation. Chez l'adulte, 1 indication principale semble se dégager : la recherche d'une jéjunite ulcérée, d'un lymphome T ou d'un adénocarcinome devant la réapparition de symptômes malgré un régime sans gluten bien suivi [10, 18, 88-90]. Une bonne corrélation entre les données de l'EC et les résultats histologiques des biopsies obtenues par so-gastro-duodénoscopie a été observée de manière prospective chez des patients atteints de maladie coeliaque et se plaignant de troubles persistants après un an de ré­gime sans gluten, et il a été suggéré que l'EC pourrait aider à mieux connaître l'extension des altérations de la muqueuse du grêle [91].

 

» Maladie de Rendu-Osler

Il s'agit d'une maladie à transmission autosomale dominante. Afin de connaître la prévalence des télangiectasies dans le grêle, une étude a comparé chez 20 malades, les résultats de l'so-gastro-dudénoscopie et de l'EC. Seulement 3 de ces malades avaient des antécédents d'hémorragie digestive. L'so-gastro-dudénoscopie a montré des télangiectasies gastriques chez 15 malades sur 20, l'EC des lésions du grêle chez 10 sur 18. Les lésions siégeaient autant dans le jéjunum que l'iléon. Tous les patients ayant des lésions à l'EC avaient des lésions gastriques à l'so-gastro-dudénoscopie. Les malades atteints de lésions de l'intestin grêle étaient significativement plus âgés (62, vs 45 ans ; p < 0,02) [92]. Il n'est pas pour le moment possible de conclure que l'EC entraînera un changement dans le diagnostic et le traitement des hémorragies digestives dans la maladie de Rendu-Osler.

 

» Maladie du greffon contre l'hôte

Se manifestant par de la diarrhée profuse, des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales et des hémorragies digestives, elle constitue une cause majeure de morbidité et de mortalité après greffe allogénique de moelle. Elle survient 3 semaines ou plus après, et peut atteindre 75 % de ces malades. Il a été montré qu'il existait, au niveau de l'intestin, une bonne concordance entre les aspects et stades endoscopiques et les stades histologiques de la maladie, dans sa forme aiguë et dans sa forme chronique. Dans 2 études, l'EC bien tolérée et facile à répéter, est ap­parue aussi sensible que l'endoscopie haute avec biopsies pour le diagnostic et permettait d'orienter le traitement : symptomatique en cas d'EC normale ; intensification des immunosuppresseurs en cas de d'érosions [93, 94]. Une confirmation de la valeur prédictive négative élevée de l'EC serait d'un grand intérêt pour éviter les augmentations inutiles de traitement immunosuppresseurs associés à une élévation de la morbi­dité et de la mortalité.

» Douleurs abdominales chroniques inexpliquées

En cas de douleurs abdominales chroniques inexpliquées, l'EC n'est apparue d'aucune utilité [7, 95, 96].

» Indications chez l'enfant

Elles sont en cours d'évaluation. L'EC s'est révélée efficace dans les SDI, en cas de suspicion de maladie de Crohn [66], dans les polyposes in­testinales. Elle peut se réaliser sans préparation. Elle est bien tolérée chez les enfants de plus de 9 ans et n'est pas invasive. En l'absence de re­commandations précises, il faut, chez l'enfant, tenir compte de l'âge et de la taille qui détermineront le passage du pylore et de la valve iléo­caecale. Des EC ont été réalisées chez des enfants de 5 ans et pesant 17 kg [97]. Chez les enfants présumés incapables d'avaler la capsule, il est, comme chez les adultes ayant des troubles de la déglutition ou du passage pylorique, possible de la mettre en place par endoscopie dans le duodénum en utilisant un « Roth-net » et un anneau élastique, et/ou un surtube [97-100].

Capsule sophagienne

Given Imaging a mis au point une nouvelle capsule Pillcam ESO commercialisée en France fin 2004. De mêmes dimensions et poids que Pillcam SB, elle comporte 2 dômes optiques, un à l'avant, un à l'arrière, permettant chacun de prendre 7 photographies par seconde (14 au total au lieu de 2). Trois capteurs sont placés sur la face antérieure du thorax. L'utilisation de cette capsule nécessite un enregistreur DR2 et un logiciel Rapid

3.1 nouveaux. Ils permettent pour Pillcam SB un transfert plus rapide des enregistrements à la station de travail (45 min au lieu de 150) et ren­dent possible leur lecture le jour même de l'examen. Le système Quadview (4 images simultanément à l'écran) autorise une lecture plus rapide et plus sûre.

Dans une étude multicentrique comparant Pillcam ESO et endoscopie haute chez 80 patients (71 patients présentant un reflux gastro-sopha-gien, 9 patients surveillés pour Barrett), la sensibilité, la spécificité, la VPP et la VPN de l'EC étaient de 97, 100, 100 et 98 % pour le Barrett, de 90, 100, 100 et 94 % respectivement pour l'sophagite [101, 102]. L'EC apparaissait comme une méthode diagnostique fiable, sûre, confortable, sans anesthésie, pour dépister des malades atteints de Barrett.

 

Conclusions

L'indication la plus reconnue de l'EC est représentée par les SDI, y compris les saignements récents ou en cours, à condition que le malade soit stable au plan hémodynamique au moment de l'examen. Pour ce qui concerne les maladies inflammatoires de l'intestin et du côlon, l'EC semble indiquée en cas de suspicion de maladie de Crohn, lorsque la gastroscopie, la coloscopie avec iléoscopie, les biopsies et le transit du grêle avec entéroclyse ou l'entéroscanner sont négatifs, et en cas de colite indéterminée. Dans la maladie cliaque, l'EC paraît justifiée devant la réapparition de symptômes malgré un régime sans gluten bien suivi. Dans les autres indications, l'intérêt de l'EC reste à démontrer, chez l'adulte et chez l'enfant.

Dans les SDI, l'EP représentait la méthode diagnostique et thérapeutique de référence. L'EC a pris sa place sur le plan du diagnostic. L'entéroscopie à double ballonnet permettant une exploration complète du grêle et l'application de traitements endoscopiques, devrait remplacer l'EP dans le champ thérapeutique, si les espoirs suscités par les travaux initiaux se confirment à plus grande échelle [103-105]. L'EC et l'entéroscopie à double ballonnet sont 2 techniques complémentaires. Leur place respective dans les maladies de l'intestin grêle devra être précisée.

 

RÉFÉRENCES

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