Intervention brève en alcoologie

Objectifs pédagogiques

– Connaître les principes de l’intervention brève;

– Connaître ses indications parmi les autres traitements.

Introduction

Le repérage précoce et l’intervention brève (RPIB) ont pourobjectif d’obtenir le retour à une consommation d’alcool au-dessous des niveauxde risque définis par l’OMS, soit :

– pas plus de 21 verres/semaine pour les hommes, pas plus de 14 verres/ semaine pour les femmes; pas plus de 4 verres par occasion;

– pas d’alcool dans certaines circonstances (femme enceinte, conduite, prise de certains médicaments, métier ou sport dangereux, certaines pathologies…);

– un jour sans alcool/semaine.

Ces seuils font référence aux définitions de :

– la consommation dite à risque, à savoir une consommation au-dessus des seuils prédéfinis, mais sans dommages physiques, psychiques ou sociaux décelables.

– la consommation excessive ou nocive encore appelée mésusage sans dépendance, pour laquelle il existe des complications somatiques sans alcoolo-dépendance;

– l’alcoolo-dépendance fait référence à la définition de la dépendance (Tableau I).

 

Ces définitions sont très importantes mais malgré tout à nuancer : la dépendance ne se développe pas d’un jour sur l’autre et il s’agit d’un continuum depuis une absence de dépendance en passant par une dépendance modérée jusqu’à une dépendance sévère, dans chacune de ses composantes physiques, psychologiques, comportementales, sociales.

Epidémiologie

L’épidémiologie de la consommation d’alcool en France n’estconnue que de façon approximative. La consommation moyenne d’alcool pur par anet par habitant était de 9,3 litres en 2003 [1]. Près de dix millions defrançais consomment de l’alcool au moins trois fois par semaine et environ6,4 millions tous les jours. Le premier objectif en annexe de la loirelative à la politique de Santé Publique du 9 août 2004 est de diminuerla consommation annuelle moyenne d’alcool par habitant de 20%. Cet objectif estargumenté en raison de la corrélation positive retrouvée entre la quantitétotale consommée par une population et la quantité de problèmes sociaux etsanitaires liés à cette consommation ainsi qu’à son évolution [1]. Il faitréférence à la loi de Ledermann pour laquelle la répartition des buveursexcessifs selon leur consommation se ferait selon une distribution«log-gaussienne», la proportion des buveurs excessifs augmentant selon le carréde la consommation moyenne. Cette loi est très controversée [2]. Pour autant,elle sous‑tend l’importance de considérer non seulement la maîtrise de laconsommation d’alcool chez les malades alcoolo-dépendants, mais également chezceux qui ont une consommation à risque ou nocive, et qui représentent unepopulation très importante avec un risque de complications essentiellementsomatiques, important en terme individuel et en terme collectif. Cettedistinction entre le malade alcoolique (le terme alcoolique, à connotationpéjorative, est à réserver à des sujets alcoolo-dépendants) et les personnesayant une consommation à risque ou nocive sans ou avec une complicationsomatique mais sans alcoolo-dépendance, est essentielle. Les estimationshabituellement retenues font référence à l’existence en France d’environ 5millions de personnes ayant une consommation à risque, dont environ 1 millionet demi de personnes dépendantes : ainsi, plus de trois personnes surquatre ayant une consommation à risque n’ont pas de dépendance évidente àl’alcool (Fig. 1). De plus, la moitié des décès prématurés dus à l’alcool(Tableau II) concernent des personnes ayant une consommation nocive d’alcoolmais non dépendantes [3]. Or, la prise en charge et les résultatsthérapeutiques sont très différents entre un consommateur à risque et un maladealcoolo-dépendant. Pour un malade non alcoolo-dépendant, l’abstinence n’estprobablement pas un objectif obligatoire, une diminution sous les seuilspréconisés par l’OMS pouvant avoir un impact thérapeutique suffisant pourprévenir le risque de complications liées à la consommation d’alcool.

Repérage

La première étape pour envisager le contrôle de laconsommation est de repérer les consommateurs à risque ou excessifs, pourlesquels le motif de consultation n’est pas directement une demande de soinalcoologique. Ce repérage concerne l’ensemble des soignants, même si lesmédecins généralistes sont en première ligne : il est estimé que 75% de lapopulation adulte française rencontre une fois par an au moins le médecingénéraliste [4]. En France, 20 à 30% des adultes consultants ont un problèmeavec l’alcool [5]. Le repérage concerne aussi particulièrement les médecins dutravail qui assurent la surveillance sanitaire de 14 millions de salariés. Pourautant, de nombreux spécialistes et tout particulièrement lesmédecins hépato-gastroentérologues sont confrontés à des complicationssomatiques en lien avec une consommation excessive d’alcool et à ce titre, sontimpliqués. Cette prévention secondaire ne doit pas être considérée comme duseul champ de la responsabilité des addictologues : il n’est pas inutilede se répéter, en soulignant que de nombreuses complications somatiques sontobservées chez les malades ayant une consommation d’alcool excessive avec pasou peu de dépendance.

Le repérage des consommateurs à risque ou excessifs d’alcool se fait essentiellement par l’entretien clinique ou parfois par l’utilisation d’un questionnaire. Ceci suppose que les médecins aient moins de réticence à aborder le problème d’alcool de façon systématique, au même titre qu’ils doivent le faire pour les problèmes de tabac et de nutrition. Cette attitude pose problème pour la majeure partie des médecins [6], avec l’argument d’un risque de stigmatisation [7] ou de perte de clientèle. En fait, les études ne montrent pas de réticence évidente des malades à aborder leur consommation d’alcool avec leur médecin [6]. Il est très envisageable que le problème principal soit de l’ordre de la disponibilité au niveau temporel et au niveau de la reconnaissance financière de cette activité [8]. Concernant l’entretien, l’évaluation de la consommation déclarée d’alcool se fait sur une semaine, en s’appuyant par exemple sur les 3 questions figurant dans l’AUDIT C (Alcohol Use Disorder Identification Test Court, Tableau III). Les questions peuvent être intégrées dans le recueil des informations générales avec la consommation de tabac, du poids et de son évolution…

Des questionnaires peuvent aussi être utilisés : questionnaire AUDIT C ou questionnaire AUDIT complet (avec classement en consommation excessive ou dépendance au-dessus d’un score de 8 pour les hommes et de 7 pour les femmes). Le questionnaire DETA est plus adapté au repérage des malades dépendants (Tableau IV). Ces tests ont leurs limites en particulier chez l’adolescent (association fréquente de plusieurs addictions). Les examens biologiques sont moins performants concernant l’objectif poursuivi dans le RBIP, à savoir repérer non pas tellement les sujets alcoolo-dépendants nécessitant une prise en charge particulière, mais surtout les sujets ayant une consommation d’alcool à risque ou excessifs sans dépendance. Il s’agit alors le plus souvent de consommations inférieures à 6- 8 verres/jour [9].

Intervention brève

Le principe de l’intervention brève (IB) est celui d’un soinminimal dispensé en général individuellement dans une optique motivationnelle àdes personnes ayant une consommation à risque ou excessive (mésusage sansdépendance). L’objectif n’est pas de proposer une prise en soin (terme plusadapté que le classique prise en charge) à des malades alcoolo-dépendants.

» Efficacitéde l’intervention brève

Elle a été solidement étayée par de nombreuses études,reprises dans plusieurs méta-analyses [10-13], la dernière en 2007 selon laméthodologie Cochrane [14].

Chez les sujets ayant une consommation excessive sans dépendance, l’IB entraîne : une réduction significative de la consommation moyenne d’alcool, une diminution de la proportion de consommateurs excessifs, une diminution de la fréquence des absorptions aiguës massives, et de l’existence de problèmes somatiques liés à l’alcool [15]. Ces évolutions sont observées dans différentes situations, qu’il s’agisse de malades hospitalisés, suivis à titre externe ou en médecine générale [15]. L’efficacité de l’IB est moins constamment retrouvée chez la femme que chez l’homme : l’efficacité chez la femme est retrouvée dans des études randomisées [16] mais selon les méta-analyses discutées [14] ou non [11, 13].

Bien que la majeure partie des études randomisées soit positive, certaines n’ont pu mettre en évidence une efficacité de l’intervention brève. A noter cependant, que dans ces études, il y avait dans le groupe intervention et dans le groupe contrôle, une réduction importante de la consommation d’alcool soulevant la possibilité importante que le groupe contrôle ait également reçu un avis suffisant pour réduire sa consommation [15]. La seule étude française est une étude randomisée [17] qui retrouve les constatations faites dans certaines études, à savoir une absence de différence entre le groupe contrôle et le groupe intervention, mais avec une réduction importante de la consommation d’alcool dans les deux groupes et un retour à une consommation dite modérée dans plus de 40% des cas. Le groupe contrôle avait reçu une information et signé un consentement éclairé pouvant déjà correspondre à une intervention brève.

Le tableau V illustre les résultats d’une des méta-analyses [12]. D’autres méta-analyses ou revues récentes ont confirmé ces résultats [13, 18]. Le nombre de méta-analyses effectuées au sujet de l’efficacité de l’IB est possiblement lié à la difficulté d’analyser des travaux portant sur la même thématique mais réalisés avec des méthodologies différentes. Le plus souvent, elles confirment l’efficacité de l’IB. Certaines méta-analyses ont cependant conclu de façon partiellement négative, essentiellement du fait de l’hétérogénéité des études [19]. Lorsque l’analyse sépare les études selon les populations ayant ou non une demande de soins, l’effet thérapeutique est retrouvé dans les populations sans demande; par contre, il n’est pas retrouvé de différences entre l’IB et un traitement plus lourd dans les populations demandeuses de soins [11].

Ces différences expliquent qu’il n’est pas aisé de quantifier l’importance de l’efficacité de l’IB. L’efficacité de la réduction de la consommation avec retour à une consommation dite modérée a été évaluée selon les études entre 10% et 50%, estimée en général de l’ordre de 30% [9, 20, 21-23). Une méta-analyse a évalué la diminution de la quantité d’alcool consommée par semaine à 51gr, les résultats des études étant très variables [24]. La réduction du nombre de verres d’alcool absorbés par semaine en cas d’IB par rapport au groupe contrôle a été estimée entre 2,9 et 8,7 [23].

Ces chiffres pourraient paraître mineurs mais il faut garder en mémoire que dans plusieurs études comme dans l’étude française, il est probable que du fait de la méthodologie, une IB a en fait été délivrée aux malades du groupe contrôle, dans lequel une réduction de consommation est aussi observée. Par ailleurs, un tel pourcentage serait perçu comme très favorable concernant l’efficacité de nombreux traitements médicamenteux. Enfin, ce traitement comportemental s’adresse à une part importante de la population adulte.

Les médecins ne sont pas les seuls à avoir une efficacité thérapeutique en pratiquant une intervention brève : les infirmières formées ont une efficacité comparable [25, 26] retrouvée dans plusieurs études randomisées. Il n’a pas effectué de méta-analyse concernant le rôle des infirmières et cette voie thérapeutique mérite des études complémentaires [27].

» Durée de l’effetde l’intervention brève

Elle est bien argumentée pour une durée de 3 mois à 9 mois[15]. Quelques études ont évalué l’impact de l’IB à moyen et long terme. Deuxétudes montrent le maintien du bénéfice de l’IB après 24 mois [28, 29]. Dansune étude, l’efficacité de l’IB se maintient à 4 ans avec, de façonsignificative, une plus grande diminution de la consommation d’alcool, moinsd’hospitalisations et une tendance (non significative) à une moindre mortalité[30]. Une étude, critiquable car se basant seulement sur l’évolution des GGTest en faveur du maintien de l’efficacité de l’IB après 9 ans [31]. L’étude deWutzke, méthodologiquement d’excellente qualité, évaluant les consommations, aun suivi moyen de 10 ans : après 10 ans, il n’est pas observé dedifférence entre le groupe contrôle et le groupe intervention mais il est ànoter une régression importante des consommations dans les deux groupes :après 10 ans de suivi, la réduction moyenne de consommation dans le groupeintervention est de 150g (46%) (diminution de 324 à 174 g/ semaine), alors quedans le groupe contrôle, la consommation d’alcool passe de 309 g à 158g/semaine soit 151 g de réduction (49%). Les réductions dans les deuxgroupes peuvent être la conséquence du vieillissement, s’accompagnant d’unemoindre consommation d’alcool, mais aussi d’un impact des évaluationsrégulières dans les deux groupes, y compris le groupe contrôle, à rapprocherd’une IB [32].

La solidité des arguments scientifiques concernant l’efficacité de l’IB a conduit plusieurs pays à mettre en place des politiques favorisant l’IB comme en France [5] www.ofdt.fr/rpib et aux Etats-Unis par le NIAAA (National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism). Le NIAAA met à disposition de nombreux documents concernant l’intervention brève, disponibles sur le site (www.niaaa.nih. gov) de même qu’en France, l’INPES (www.inpes.santé.fr).

Il existe cependant toujours des soignants sceptiques quant à l’efficacité de l’intervention brève [33] considérant que l’intervention brève n’est pas applicable en pratique quotidienne ou qu’il faut l’utiliser uniquement dans certaines situations pour lesquelles existe déjà un dommage médical psychique ou social [34]. L’avis de l’auteur est que le problème de disponibilité, en particulier temporelle et de rémunération financière est essentiel vis-à-vis des réserves émises en face de la solidité des arguments scientifiques.

» Modalités de l’IB?

La durée de l’IB est en général de 5 à 20 minutes avec une (le plus souvent) à quatre sessions. Elle peut aller jusqu’à une heure dans certaines études [35]. L’IB consiste à évaluer la consommation d’alcool, à donner des informations sur les risques en rapport, et à proposer des objectifs de modération (et non pas d’abstinence comme chez le malade alcoolo-dépendant). Après avoir évalué la consommation d’alcool et les éventuelles conséquences somatiques, vérifié l’absence vraisemblable d’alcoolo-dépendance, le soignant évalue le degré de motivation de la personne qui consulte : son envie de diminuer sa consommation (par exemple sur une échelle de un à dix) [35]. Cette évaluation fait référence aux stades décrits par Prochaska et DiClemente : stade pré-intentionnel, intentionnel, de préparation, d’action, de maintien, de résolution [36]. Cette détermination est essentielle : les informations à donner à la personne consultante ne sont pas les mêmes si la personne est décidée à changer de comportement ou si elle n’est absolument pas motivée, n’en percevant pas l’intérêt pour elle. Les personnes ayant des problèmes avec l’alcool sont, en majorité, aux stades pré-intentionnel ou intentionnel et seuls 20-30% se trouvent au stade de l’action [37]. L’IB s’appuie sur les principes de l’entretien motivationnel : ce type d’entretien suppose de l’empathie et de l’écoute («écoute réflective») de la part du soignant; l’ambivalence (avantages et inconvénients du statu quo ou du changement) est nommée et résolue par la personne, aidée par le thérapeute. Le thérapeute doit éviter les argumentations (questions ouvertes), éviter la focalisation prématurée [38‑40]. Le degré d’empathie du soignant, sa pratique de l’entretien motivationnel sont des gages d’efficacité argumentés par des études randomisées [40, 41].

La pratique de l’IB nécessite une structuration qui a été explicitée chez les anglo-saxons par l’acronyme FRAMES (Feedback, Responsability, Advice, Menu strategies, Empathy, Self efficacy) qui peut se traduire en français par RÉAGIR [42] :

R comme repérer le problème somatique mais aussi repérer le stade de motivation de la personne;

E comme empathie, importante dans toute relation soignante et gage d’efficacité;

A comme avis, à donner à la personne tant vis-à-vis des complications somatiques éventuelles que vis-à-vis de son niveau de consommation et de ses risques;

G comme gestion c’est-à-dire adapter l’information et les conseils selon le stade motivationnel : chez une personne qui n’est pas décidée à changer de comportement, l’attitude du soignant ne sera pas la même que chez une personne déjà décidée, et demandant soutien et des moyens pour l’aider;

I comme influence positive à savoir positiver et renforcer le sentiment d’efficacité personnelle du malade et de ses chances de contrôler avec succès sa consommation, même en cas d’échec antérieur;

R comme responsabilité : finalement, la personne reste responsable de son attitude

Cette démarche soignante, basée sur les principes de l’entretien motivationnel, favorise la prise de conscience progressive du malade vis-à-vis des avantages qu’il aurait personnellement à changer son comportement, ou en cas de motivation déjà présente, l’aidant à modifier ce même comportement dans la vie quotidienne. Elle n’est pas d’emblée évidente : le risque de proposer de façon directive une attitude, même avec empathie, sans aider la personne malade à faire progressivement son chemin personnel, est réel.

A partir du moment où la personne est décidée à changer, des informations écrites (www.inpes.santé.fr; documents NIAAA à traduire) peuvent être remises dans ce sens au malade. En pratique, l’intervention brève s’effectue en 15 à 20 mn, comportant les différentes étapes de l’acronyme REAGIR et se terminant par la remise d’un livret.

L’efficacité de l’intervention brève chez le malade ayant une consommation d’alcool à risque ou excessive, est solidement argumentée sur le plan scientifique par l’Evidence Based Medicine EBM. Pourtant, l’EBM concernant les aspects comportementaux est beaucoup moins souvent prise en compte par les soignants, et en particulier les médecins par rapport à l’EBM s’appliquant aux données scientifiques connues pour les examens complémentaires ou les prises en charge thérapeutique médicamenteuse ou chirurgicale. La rigueur scientifique souvent réclamée dans les attitudes et choix médicaux gagnerait à être également appliquée en prenant en compte les données EBM au sujet de la dimension comportementale des soins. Plusieurs raisons expliquent sans doute cette attitude, en particulier, l’implication et la disponibilité personnelle que cela suppose, ainsi que les aspects financiers. Pour autant, les hépato-gastroentérologues devraient s’impliquer davantage dans ce type de démarche, l’avenir de la spécialité se situant certes au niveau de la cancérologie et des examens techniques endoscopiques, mais également au niveau de l’addictologie au sens large : alcool, tabac et aussi nutrition. Sur ces différents aspects comportementaux, l’éducation pour la santé et l’entretien motivationnel, prendront très probablement de plus en plus d’importance. L’éducation thérapeutique ne sera pas simplement le fait des médecins mais aussi très probablement d’autres corps de métier soignant, en particulier des infirmières. Les médecins et en particulier les médecins hépato-gastroentérologues auraient tort de ne pas prendre en compte cette évolution future probable, particulièrement importante dans plusieurs thématiques de leur spécialité.

Au-delà des problèmes de consommation d’alcool, dans la pratique médicale en général, l’entretien motivationnel est un outil thérapeutique dont l’utilisation s’étend dans le champ de l’éducation thérapeutique : son efficacité a déjà été démontrée par des études randomisées dans des domaines aussi variés que la consommation de tabac, la nutrition, l’activité physique [43, 44].

Si la conception de la santé dans notre société, est effectivement celle d’une approche globale et humaniste, l’intervention brève et la pratique de l’entretien motivationnel sont appelés à se développer de manière très importante dans l’éducation thérapeutique et en particulier, dans le domaine de l’alcool.

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