Les patients traités par Antiviraux Directs sont moins exposés aux cancers extra-hépatiques que ceux sous Interféron

Position du problème

L’hépatite C est associée à la survenue de certains cancers extra-hépatiques. Les Antiviraux directs (AAD ) sont efficaces et bien tolérés en comparaison aux anciennes combinaisons avec interféron(INF), qui avait un effet anti tumoral propre, mais une RVS faible. L’objectif de l’étude est d’évaluer le risque de survenue de cancer extra hépatique chez les patients traités par DAA en comparaison à ceux ayant reçu de l’interféron.

Méthode

Cette étude a exploité les bases de données administratives américaine concernant les patients avec VHC sans antécédent de cancer. 10989 patients traités par INF avant mai 2011 et suivis jusqu’en 2013 et 22894 patients ayant reçu des AAD à partir de 2013 ont été inclus. La survenue des cancer extra-hépatique, basé sur le code informatique de la pathologie a été recueillie, afin de calculer le risque estimé de cancer associé au traitement par antiviral direct ou par INF.

Résultat

Le suivi médian est de 2,6 ans pour les malades sous IFN et 1an pour les malades sous AAD. Après ajustement sur les variables initiales, les patients sous AAD avaient un risque significativement plus faible de cancer extra hépatique comparé à ceux sous INF avec un HR = 0,86. Ces résultats concernaient les lymphomes NH, les cholangiocarcinomes, les cancers pulmonaires et prostatiques mais pas ceux du colon, du sein ou de l’œsophage.

Conclusion

Dans cette étude, l’exposition aux AAD est associée à un risque plus faible de développer un cancer extra hépatique que pour les patients traités par INF . Ces données confirment un profil de sécurité rassurant mais les mécanismes expliquant les différences entre les types de cancer restent incertains. La très faible durée de suivi (1 an pour les patients traités par AAD) doit en outre conduire à une grande prudence dans l'interprétation de ces résultats.

Martin DEPAIRE, Toulouse