Position du problème

L’étiologie des MICI est expliquée en partie par des facteurs génétiques et environnementaux mais ils ne permettent pas actuellement d’expliquer l’ensemble des cas. L’étude de la qualité de l’environnement physique tels que l’eau, l’air et la composition des sols a permis d’identifier certaines associations, cependant, de nombreux déterminants environnementaux ne sont pas encore étudiés. L’objectif de cette étude était d’identifier de nouveaux déterminants environnementaux.

Méthode

Les données de la cohorte EPIMAD (Nord, Pas de Calais, Somme et Seine Maritime) ont permis d'identifier les adresses de résidences au moment du diagnostic de MICI permettant d’établir des cartes d’incidence de ces maladies à l’échelle d'une commune. Une association entre ces cas incidents de MICI et 112 indicateurs de polluants des sols a été évaluée par des régressions écologiques univariées.

Résultat

Cette étude montre une hétérogénéité spatiale de l'incidence des MICI à l’échelle des communes avec un risque relatif variant de 0,5 à 1,75 qui reste stable au cours depuis l'initiation de la cohorte. La répartition des cultures industrielles était associée à une sur-incidence de MC et de RCH (OR : 1,10 IC95% [1,06 ;1,14] et OR : 1,07 IC 95% [1,02 ; 1,12], respectivement). Dans la MC, on notait également une association entre incidence et indicateurs d'usage de produits phytosanitaires et contamination des sols aux métaux lourds dont les sources principales sont d’origine agricole. Dans la RCH, seuls le nickel extractible et le molybdène étaient associés à une sur-incidence.

Conclusion

L’hétérogénéité de l’incidence et sa stabilité au cours du temps plaide pour l’existence de causes environnementales. Cette étude exploratoire a mis en évidence un signal en faveur d'une association géographique entre pratique agricole et incidence des MICI. Ces données nécessitent d'être confirmées par des études à l'échelle individuelle et sur d'autres départements.