Position du problème

La radiofréquence (RF) guidée par l'écho-endoscopie des tumeurs neuroendocrines du pancréas représente une alternative émergente à la chirurgie. Son efficacité a été démontrée pour des tumeurs de grade 1 et de petite taille (<2cm). S'agissant d'une technique prometteuse et récente, une évaluation de son efficacité de sa sécurité au long cours s'avère nécessaire.

Méthode

Il s'agit d'une étude rétrospective menée dans deux centres tertiaires entre 2015 et 2024. Tous les patients ayant bénéficié d'une RF pancréatique pour TNE ont été inclus, après confirmation histologique. Les critères de jugement étaient le succès technique de la procédure ainsi que le succès clinique définis par la disparition de la lésion sur les imageries de contrôle, ainsi que la disparition des symptômes pour les TNE fonctionnelles. Les procédures étaient réalisées à l'aide d'une aiguille dédiée, sous antibioprophylaxie, avec une puissance délivrée de 50W avec 2 à 4 applications.

Résultat

107 patients ont été inclus avec 85% de TNE non fonctionnelles, dont 1/3 avec composante kystique, pour une taille moyenne de 13,2mm, majoritairement de grade 1 (80%). Le succès technique était de 100%, le succès clinique de 74% après une 1ère session et 98% après plus d'1 session (maximum 3, espacées d'au moins 3 mois). 33% des procédures se sont compliquées, majoritairement des complications de grade 1 ou 2 selon AGREE. Les complications sévères correspondaient principalement à des pseudokystes post-pancréatite drainés endoscopiquement sauf pour un patient ayant bénéficié d'une splénopancréatectomie tardive. Aucun décès ou récidive à distance n'a été observé sur un suivi moyen d'1,92 an.

Conclusion

La radiofréquence des tumeurs neuroendocrines du pancréas représente une technique sûre et efficace dans la prise en charge des lésions G1 de petite taille. Les complications sévères restent rares et sont majoritairement traitées par voie endoscopique. Plusieurs sessions peuvent être nécessaires, optimisant les taux de succès clinique dans le temps. Le débat reste cependant ouvert sur la nécessité de proposer systématiquement le traitement des tumeurs non fonctionnelles de petite taille, dont l'évolution reste à ce jour méconnue.