Fin d’une polémique : les antiviraux à action directe n’augmentent pas le risque de récidive de CHC chez les patients ayant une hépatite C!

Position du problème

Les données de la cohorte française multicentrique ANRS CirVir ont permis de mettre fin à une première polémique selon laquelle les antiviraux à action directe(AAD) augmentaient le risque de CHC chez les patients traités pour une hépatite C. Un débat persiste sur le lien entre AAD et le risque de récidive de CHC. Dans cette étude , la cinétique de récidive de CHC était évaluée chez les patients ayant une hépatite C et traités ou non par AAD après traitement initial du CHC.

Méthode

40 patients issus de la cohorte Hepather infectés par le VHC et traités pour un CHC ont été inclus. Une ré-évaluation d'imageries ( TDM ou IRM )était faite en aveugle 6 mois avant, au moment de la récidive du CHC, et durant le suivi. 33 patients avaient déjà reçu de l'interféron. 15 patients avaient reçu des AAD avant la récidive du CHC vs 18 patients qui n'en avaient pas reçu. Le suivi était de 17 mois dans le groupe AAD vs 28 mois dans le groupe sans AAD(p=0.11).

Résultat

94%(31)étaient cirrhotiques. Les patients sous AAD avaient un score MELD plus bas (7.5 vs 10.1, p = 0.03).Le délai de récidive de CHC n'était pas différent entre les patients sous AAD et ceux n'en prenant pas :21 vs 17 mois(p=0.28). Il n'existait pas de différence entre le caractère uni-ou plurifocal de la récidive , la taille de la lésion(p = 0.40) et le taux d'invasion portale (p = 0.99). La survie globale et sans transplantation était comparable dans les 2 groupes.

Conclusion

Cette analyse n'objective pas d'impact significatif des AAD sur la récidive , le délai , la sévérité et la progression de CHC après un premier traitement curatif. La survie globale étant la même avec ou sans AAD. Ils peuvent donc être prescrits chez tous les patients y compris en cas d'antécédent de CHC.

Line Carolle NTANDJA WANDJI