ELAFIBRANOR : De la nouveauté dans la CBP, PPARdi !
Position du problème
L’Elafibranor est un double agoniste PPAR α/δ, qui a montré son efficacité dans l’étude de phase III ELATIVE pour des patients CBP résistants ou intolérants à l’AUDC. Il existait une proportion significativement plus importante de patients sous Elafibranor vs placebo qui atteignaient une réponse biochimique à S52 sur le critère de jugement principal de l'étude POISE (PAL < 1,67 N, réduction de PAL ≥15% vs baseline et bilirubine totale (BT) ≤ N) : 51 vs 4% (bénéfice du traitement 47%). Les résultats des critères secondaires (CJS) de réponse biochimique à S52 dans ELATIVE sont présentés ici !
Méthode
L’étude de phase III ELATIVE, en double aveugle et contrôlée par placebo, a randomisé 2 : 1 entre 80 mg d'Elafibranor PO x 1/j et placebo, des patients atteints de CBP résistants (PAL ≥ 1,67N et BT < 2N) ou intolérants à l’AUDC. Les CJS de réponse biochimique étudiés à S52 étaient : • Paris I (PAL < 3N, ASAT < 2N, BT < 17umol/L) • Paris 2 (PAL < 1,5N, ASAT < 1,5N, BT ≤ N) • Barcelona (PAL ≤ N ou réduction de PAL ≥ 40% vs baseline) • Momah/Lindor (PAL < 1,67 N, BT < 17umol/L) • Réponse biochimique complète (PAL, BT, ASAT, ALAT, albumine et INR normaux)
Résultat
161 patients ont reçu de l'Elafibranor (n=108) ou placebo (n=53). L'âge moyen était de 57 ans et 96% étaient des femmes. Les taux de PAL et BT étaient similaires dans les deux groupes. Environ 35 % des patients avaient un fibroscan ≥ 10 kPa. Les taux de répondeurs étaient systématiquement significativement meilleurs dans le groupe Elafibranor vs placebo à S52 selon : Paris I (bénéfice du traitement (bénéf) : 22,0 % (OR : 2,85 [1,34-7,18]) ; Paris II (bénéf : 37,5% (OR : 16,65 [4,59-91,76]) ; Barcelone (bénéf : 54,7% (OR : infini [20,22-infini]) ; Momah/Lindor (bénéf : 42,8% (OR : 15,42 [4,60-50,00]) ; Réponse biochimique complète (bénéf : 9,3% (OR : infini [1,51-infini]).
Conclusion
L'Elafibranor montre une réponse biochimique significativement plus importante vs placebo chez des patients atteints de CBP résistants ou intolérants à l’AUDC après un an de traitement ; et ce en utilisant plusieurs critères biochimiques de réponse. Le profil de tolérance est rassurant par ailleurs. On attend actuellement l’AMM en France. Sa place dans la stratégie thérapeutique en traitement de 2ème ligne dans la CBP par rapport au Bézafibrate reste à définir!
Manon EVAIN, Paris