MASLD : manger sain, oui, mais bouger plus : c’est ça l’astuce !
Position du problème
L'exercice physique, indépendamment de la perte de poids, est associé à une amélioration de la stéatose hépatique et de la fibrose chez les patients atteints de MASLD. L’objectif de cette étude était d'étudier l'effet de l'exercice planifié et du régime méditerranéen hypocalorique (RMH) encadré chez les patients atteints de MASLD, histologiquement prouvée.
Méthode
98 patients atteints de MASLD (53 % femmes, 47 % de diabète de type 2, 65% d’HTA ayant un BMI médian de 33) ont été randomisés 1:1 en 2 groupes : Bras A) RMH encadré et exercice physique intensif et structuré pendant 12 sem. Bras B) RMH encadré et recommandations standards d'activité physique pendant 12 sem. Le critère de jugement principal était l'évaluation de la fibrose hépatique par IRM (réponse si amélioration de l’IRM-PDFF > 30 %) évalué avant le début du programme, à sa fin (S12) puis à 24 semaines.
Résultat
Les caractéristiques initiales entre les 2 bras étaient similaires. Il n’y avait pas de différence significative sur le critère de jugement principal entre le bras A et B, possiblement en lien avec un manque d’observance. Car si l’on s’intéresse aux patients ayant diminués > 30% leur PDFF vs < 30%, ils avaient perdu plus de poids et avaient réalisés une activité physique plus importante et plus intense selon plusieurs scores utilisés (nb de pas/j, perte de kcal/sem, test de marche de 6 min, dépense énergétique totale via le score IPAQ). L'observance du régime et du programme d'activité physique diminuait après la fin de l'intervention de 12 semaines.
Conclusion
Ce travail n’a pas montré une amélioration significative de la fibrose hépatique dans le groupe avec programme d'exercice physique encadré par rapport au groupe avec prise en charge standard. Cependant, il est intéressant de souligner que les patients ayant atteint un niveau élevé de dépense énergétique avaient amélioré leur fibrose hépatique selon IRM-PDFF. L’alimentation et l’activité physique restent donc des paramètres importants à ne pas oublier en consultation, avec un probable bénéfice à développer des circuits spécifiques et très encadrés pour les patients MASLD !
Manon EVAIN, Paris