L’antibiothérapie, facteur de risque de MICI même chez l’adulte

Position du problème

L’utilisation des antibiotiques chez les enfants a été associée au développement des MICI mais son rôle dans la survenue des MICI tout au long de la vie reste incertain. Cette étude a évalué l’impact de l’utilisation des antibiotiques (nombre, durée, classe) sur l'incidence de MICI chez les patients de plus de 10 ans.

Méthode

Il s’agit d’une étude de cohorte de patients de plus de 10 ans, entre 2000 et 2018, établie à partir du registre national Danois. Le ratio du taux d’incidence (IRRs) a été calculé en utilisant la régression de Poisson, ajustée sur l’utilisation concomitante d’IPP, d’antiviral et d’antifungique

Résultat

Au total, 6.104.245 individus ont été analysés, dont respectivement 36.017 et 16.881 nouveaux cas de RCH et maladie de Crohn. L’utilisation d’antibiotique était associée à un risque majoré de MICI. Ce risque était plus important avec l'âge, avec un risque de 1,47 à partir de 40 ans vs 1, 28 de 10 à 40 ans. Ce risque augmentait également avec le nombre de cure d'antibiotique. Le risque était maximal dans l’année ou les 2 ans post antibiothérapie et après l’utilisation de classes utilisées pour les germes gastro-intestinaux.

Conclusion

L’utilisation d’antibiotique, surtout chez les patients de plus de 40 ans, est associée à un risque de développer une MICI. Ce risque est maximal dans les 2 ans qui suivent l’antibiothérapie, existe pour toutes les classes d’antibiotiques qui ciblent les germes gastro-intestinaux et concerne aussi bien les RCH que les maladies de Crohn.

Dr Julia Roux (Villeneuve Saint Georges)