Peut-on arrêter les anti-TNF lors d’une combothérapie sans risque de récidive ?

Position du problème

Le traitement par anti-TNF-immunosuppresseur est efficace en induction et maintenance dans les MICI. La possibilité de faire une désescalade chez les malades en rémission reste débattue entre les avantages de diminution des effets secondaires, de cout et le risque de récidive. Cette étude évalue la proportion de patient RCH et maladie de Crohn (MC) sous combothérapie maintenus en en rémission clinique et endoscopique après un an d'arrêt du traitement par anti-TNF .

Méthode

Il s'agit d'une étude multicentrique, randomisée contre placebo, en double aveugle. Elle s'est déroulée de 2017 à 2021, en Espagne. Les patients RCH et MC sous combothérapie étaient en rémission clinique et endoscopique depuis plus de 6 mois. Pour tout les patients le traitement immunosuppresseur était maintenu dans les 2 bras. Le taux de rémission clinique et endoscopique (definie par (Mayo<3. SesCD<5) était évalué à un an.

Résultat

140 patients ont été randomisés en 2 groupes (maintenance vs arrêt). Il n'y avait pas de différence significative entre les 2 groupes pour le maintien de la rémission à 12 mois, le risque de récidive, la survenue de lésions endoscopiques significatives. A un an, un taux de calprotectine fécale > 250 mcg/g était plus fréquemment retrouvé dans le groupe qui avait arrêté le traitement.

Conclusion

Cette étude conclut à une absence de différence en terme de rémission clinique et endoscopique à un an d’arrêt de l'anti-TNF. Le seul facteur prédictif de récidive était un taux de calprotectine fécale >250 à l'inclusion. Ces résultats différents de ceux de l'étude SPARE, doivent être tempérées par le faible effectif de patients, majoritairement en première ligne, et par la définition non consensuelle de la rémission endoscopique avec de nombreuses données manquantes en raison de la pandémie.

Dr Julia Roux (Villeneuve Saint Georges)