Efficacité et sécurité du VTX002 (modulateur sélectif du récepteur de sphingosine-1-phosphate-1) dans le traitement de recto colite hémorragique modérée à sévère : Essai de phase 2 randomisé en double aveugle contre placebo.

Position du problème

Les récepteurs de la sphingosine 1 phosphate (S1PR) sont des cibles thérapeutiques de la RCH. Les modulateurs du S1PR favorisent la rétention des lymphocytes dans les ganglions et réduisent ainsi leur recrutement vers l’intestin. Le VX002 est une nouvelle molécule orale ciblant spécifiquement le S1PR1. L'objectif de cette étude multicentrique de phase 2 randomisée contre placebo était d'évaluer l’efficacité et la tolérance de ce traitement dans la RCH en poussée modérée à sévère.

Méthode

Les patients inclus avaient une RCH en poussée modérée à sévère et n’ayant pas répondu à un traitement conventionnel ou à une biothérapie. Ils étaient randomisés 1:1:1 pour recevoir le placebo, 30 ou 60 mg de VTX002 par voie orale. Le critère de jugement principal (CJP) était évalué à la 13ème semaine et était défini par une rémission clinique (fréquence de selles ≤ 1, absence de saignement rectal et sous-score Mayo endoscopique ≤ à 1). La tolérance était également analysée.

Résultat

213 patients ont été randomisés, 70 patients dans le groupe placebo et 73 patients dans les groupes 30 et 60 mg. 25% des patients avaient déjà reçu au moins une biothérapie. Le CJP était obtenu chez 27,9% des patients dans le groupe 60 mg vs 11,4% dans le groupe placebo (p=0,0184). Dans le sous-groupe des patients déjà exposés à une biothérapie, cette différence persistait 38,5% à la dose de 60 mg vs 5,9% pour le placebo (p=0,047). La tolérance était comparable. Il a été observé une diminution dose dépendante du nombre de lymphocytes circulants (63% et 68% respectivement aux 2 doses évaluées).

Conclusion

Le VTX002 démontre son efficacité comparé au placebo à induire la rémission clinique, endoscopique et histologique à la semaine 13 dans la RCH modérée à sévère et semble peu influencée par l’exposition préalable à d’autres traitements. Les données rassurantes sur sa tolérance à court terme reste en revanche une pré occupation à prendre en compte pour un traitement au long court notamment en terme de risques infectieux, cardiovasculaires et ophtalmologiques.

Nicolas PETITDIDIER, Créteil